Des combattants syriens soutenus par des groupes kurdes ont confirmé mardi l'arrêt des hostilités avec l'armée turque mais les forces kurdes syriennes n'ont pas réagi directement aux déclarations américaines.
"Ces dernières heures, nous avons reçu l'assurance que toutes les parties impliquées vont arrêter de se tirer dessus et se concentrer sur la menace du groupe Etat islamique", a indiqué mardi à l'AFP le colonel John Thomas, porte-parole du Centcom, le commandement militaire américain au Moyen-Orient.
La Turquie, en conflit avec les Kurdes sur son propre territoire, veut éviter que les Kurdes syriens ne forment une région continue autonome le long de sa frontière. Mais les Kurdes syriens sont par ailleurs les alliés les plus efficaces des Etats-Unis et de la coalition internationale contre l'EI..
Au chapitre diplomatique de ce conflit qui a fait plus de 290.000 morts depuis 2011, la Russie a fait bloc mardi derrière son allié syrien. Son ambassadeur aux Nations unies Vitali Tchourkine a mis en doute les conclusions d'un rapport d'enquête de l'ONU qui accuse Damas d'avoir mené des attaques chimiques au gaz de chlore.
L'ambassadeur syrien Bachar Jaafari a, lui, rejeté les conclusions du rapport.
Sur le terrain, la Turquie avait lancé il y a une semaine l'opération "Bouclier de l'Euphrate", visant à la fois les combattants kurdes et les jihadistes de l'EI.
Ankara affirme que cette opération sans précédent vise à débarrasser la frontière à la fois du groupe extrémiste et des milices kurdes YPG (Unités de protection du peuple kurde), qu'elle considère comme une organisation "terroriste".
Mais depuis mercredi, date de la reprise facile à l'EI de la localité syrienne de Jarablos (nord) par des rebelles syriens soutenus par Ankara, les efforts de la Turquie se sont majoritairement portés sur les YPG.
Des combats violents ont fait des dizaines de morts parmi les milices kurdes et leurs alliés. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG qui s'appuie sur un large réseau de sources en Syrie, a affirmé qu'au moins 40 civils étaient morts dans des bombardements turcs.
Ankara qui ne confirme pas l'annonce américaine d'arrêt des hostilités, a de son côté réitéré sa demande de retrait des combattants kurdes à l'est du fleuve Euphrate.
Le président français François Hollande a mis en garde mardi contre les "risques d'embrasement général" en Syrie avec les "interventions multiples" de la Turquie et de la Russie.
Le président américain Barack Obama doit de son côté rencontrer dimanche son homologue turc Recep Tayyip Erdogan pour évoquer la situation en Syrie, en marge d'un sommet du G20 en Chine.