"Le transfert par Israël de parties de sa propre population civile dans le territoire qu'il occupe constitue un crime de guerre", a accusé Volker Türk dans un communiqué.
"Israël doit respecter la décision de la Cour internationale de justice et cesser immédiatement toutes les nouvelles activités de colonisation, évacuer tous les colons du territoire palestinien occupé et réparer les dommages causés par des décennies de colonisation illégale", a ajouté M. Türk.
La Cisjordanie est un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Le responsable onusien s'exprimait à l'occasion de la publication d'un nouveau rapport de ses services consacré au sort de la Cisjordanie occupée et de Jérusalem-Est sur la période courant du 31 octobre 2023 au 1er novembre 2024.
Depuis lors et l'instauration d'une trêve le 19 janvier dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas, l'armée israélienne à lancée une opération d'envergure en Cisjordanie, où les violences se sont considérablement accrues depuis le 7-Octobre notamment perpétrées par des colons parfois aidés par les forces de sécurité israéliennes.
Le bilan établi par le Haut-Commissariat durant l'année couverte par le rapport est de 612 Palestiniens tués par les forces de sécurité et les colons tandis que sur la même période 24 Israéliens ont également trouvé la mort dans des attaques et affrontements avec des Palestiniens.
Depuis les 7-Octobre et jusqu'au 14 mars de cette année, le ministère palestinien de la Santé fait état de 911 Palestiniens tués en Cisjordanie. Les données officielles israéliennes comptent au moins 32 morts dont des soldats dans des attaques palestiniennes ou lors d'opérations militaires.
"La politique de colonisation d'Israël, ses actes d'annexion et les législations et mesures discriminatoires connexes violent le droit international, comme l'a confirmé la Cour internationale de Justice, et portent atteinte au droit des Palestiniens à l'autodétermination", a encore souligné M. Türk.
Selon le rapport publié mardi, les douze mois sous revue marquent "une expansion significative des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est".
Citant des ONG israéliennes, le Haut-Commissariat estime que des mesures ont été prises pour mettre en oeuvre des plans de construction de plus de 20.000 unités de logement dans des colonies israéliennes nouvelles ou existantes rien qu'à Jérusalem-Est, tandis que 214 propriétés palestiniennes et structures ont été démolies dans cette partie de la ville.
Plus de 10.300 unités au sein de colonies israéliennes existantes dans le reste de la Cisjordanie sont en cours de planification et 49 nouveaux avant-postes israéliens ont été établis, "un nombre sans précédent", souligne encore l'ONU.
"La frontière entre la violence des colons et celle de l'État [s'est] estompée jusqu'à disparaître, permettant ainsi une augmentation de la violence et de l'impunité", accuse encore le rapport, qui insiste sur les mesures prises par Israël pour militariser davantage le mouvement des colons.
Entre le 31 octobre 2023 et jusqu'au 1er novembre 2024, le Haut-Commissariat compte 1.779 structures palestiniennes démolies en Cisjordanie "pour +manque de permis de construire+, lesquels sont presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens", entraînant le déplacement forcé de 4.527 personnes.