Pour 2009, les premiers chiffres avancés par le Centre cinématographique marocain, annoncent une année exceptionnelle. Rien que pour ce premier trimestre, les chiffres réalisés par les films marocains, sortis jusqu'à la mi-mars, dépassent de loin ceux réalisés par l'ensemble des films sortis en 2008 ; comme ils ont dépassé les chiffres de 2007. Si la moyenne de fréquentation des salles programmant des films marocains pour ces dernières années tournait autour de 300.000 entrées, les chiffres dont nous disposons pour 2009 avoisinent le demi-million. Près de 500.000 spectateurs se sont déplacés en ce début d'année pour voir des films marocains. C'est un nouveau record qui va tirer vers le haut l'ensemble de la fréquentation des salles de cinéma qui se situe aujourd'hui autour des 4 millions d'entrées. Bien sûr, derrière cette avancée extraordinaire, il y a le phénomène “Casanegra” qui a drainé à lui tout seul près de 250.000 entrées. Il est suivi par “Amours voilés” avec 150.000 spectateurs sachant que ce film est encore à l'affiche alors que le film de Lakhmari opère une pause en attendant de revenir sur des salles non encore touchées. Autre film à succès alors qu'il est encore à ses débuts est “Ex-chemkar” avec près de 60.000 entrées en trois semaines même s'il n'est pas sorti sur les écrans des multiplexes. “Two lakes of tears” se comporte également honorablement alors qu'il se situe sur un autre registre, celui du cinéma d'auteur à dimension cinéphilique.
Il faut rappeler, à ce propos, que le parc des salles est aujourd'hui le principal obstacle au succès public des films marocains. Avec une autre carte de salles, un film comme “Casanegra” atteindrait facilement le million d'entrées. Des villes entières ne sont plus touchées et des quartiers gigantesques des grandes villes n'ont plus de salles de cinéma.
Ce regain d'intérêt populaire pour le cinéma, dans un contexte difficile (crise économique, matraquage idéologique des conservateurs…), est un bon signe pour l'avenir. Il est susceptible d'enclencher une autre dynamique qui toucherait cette fois le secteur de l'exploitation.