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Une contribution louable dans le domaine du lexique amazigh. Un effort qui a nécessité plusieurs années de labeur pour les auteurs et qui constitue un apport indéniable à l’enrichissement, la promotion et la modernisation de la langue amazighe.
Les deux auteurs ne sont pas des linguistes, mais ce sont des chercheurs qui ont fait du combat pour l’amazighité leur raison d’être. Loin des feux des projecteurs, avec sérénité et conviction. Ils publient le fruit de leur travail, grâce à la fondation Konrad Adenauer Stiftung.
Le vocabulaire comporte deux entrées : français-amazigh-arabe et amazigh-français-arabe. L’amazighe est transcrit à la fois en latin et en tifinagh. L’ouvrage s’adresse à tous les Amazighs car il est conçu dans une perspective de standardisation.
Si les auteurs s’appuient dans leur travail sur des normes établies en amazigh et se réfèrent aux travaux réalisés par leurs prédécesseurs, ils soulignent avoir «pris des libertés» dans le souci d’insuffler «une forte dynamique de créativité». Mais ils concèdent : leur contribution reste «perfectible» et affirment que «toutes les remarques et critiques…sont les bienvenues».
L’ouvrage a bénéficié aussi de postfaces. La première est due au professeur Mohamed Chafiq, pionnier dans le domaine de la recherche sur la langue et la culture amazighes, la deuxième est de la plume de Mohamed Mounib, un militant de longue date, fédérateur et infatigable combattant de la cause amazighe et la troisième nous est livrée par Mohamed Boudhan qui reste une référence dans le domaine de la réflexion sur les mécanismes de domination dont les Amazighs sont victimes.
Cette publication de Lahcen Oulhaj et Mohamed Oudadess nous interpelle à plusieurs niveaux. D’abord contre le brouhaha et les discours monolithiques dégénérés, les auteurs ont apporté une réponse concrète, palpable et innovante et peut-être dérangeante. Ensuite, ce travail témoigne de la dynamique de la militance amazighe et ouvre des voies pour la recherche militante. Enfin, ce vocabulaire rassure quant à la richesse de la langue amazighe et aux possibilités de création que ses structures offrent à toute personne soucieuse de contribuer à son développement.