Violents combats dans le sud de Brazzaville

L’opposition rejette la réélection au premier tour de Sassou Nguesso


Mardi 5 Avril 2016

Des combats ont opposé des membres des forces de l'ordre congolaises dans le sud de Brazzaville à des assaillants non identifiés dans la nuit de dimanche à lundi, ont indiqué à l'AFP des témoins, selon lesquels un commissariat de police avait été incendié.
 La situation restait difficile à évaluer, mais semblait être revenue au calme vers 09H00 (08h00 GMT).
 Selon plusieurs témoins, des échanges de tirs à l'arme automatique émaillés de détonations d'armes lourdes ont commencé dans les quartiers de Mayanga et Makélékélé entre 02H00 et 03H00 et ont duré pratiquement sans discontinuer jusque vers 06H00.
 Vers 08H15, on entendait encore des tirs épars. Certaines détonations étaient audibles à partir de Kinshasa, sur l'autre rive du fleuve Congo, selon des témoignages dans le quartier de Kinsuka.
 Selon des témoins, le commissariat principal de Makélékélé a été incendié.
 Un journaliste de l'AFP a vu plusieurs groupes d'habitants apeurés ayant fui ce quartier pour se réfugier vers le centre de la ville.  Ces violences surviennent alors que la Cour constitutionnelle est en train d'étudier, en vue de leur validation définitive, les résultats de la présidentielle du 20 mars, lors de laquelle, selon les autorités, le président Denis Sassou Nguesso, qui cumule 32 ans de pouvoir au Congo, a été réélu dès le premier tour avec plus de 60% des voix, pour un mandat de cinq ans.
Rejetant ces résultats comme une "forfaiture", cinq candidats d'opposition ont appelé la population à les contester par des voies légales et pacifiques.
Il s'agit de la première flambée de violence significative depuis la réélection du président Denis Sassou Nguesso fin mars au terme d'un scrutin controversé.
A rappeler que le président du Congo Brazzaville Denis Sassou Nguesso, qui cumule 32 ans de pouvoir à la tête de son pays, a été réélu au premier tour de la présidentielle organisée dimanche  20 mars avec 60,39% des voix, selon les résultats officiels publiés et contestés par ses deux principaux concurrents.
L'annonce officielle de la victoire de M. Sassou Nguesso a été faite à la télévision nationale par le ministre de l'Intérieur, Raymond Zéphyrin Mboulou, peu après 03h30 du matin (O2h30 GMT), alors que le pays était privé de télécommunications depuis plus de quatre jours.
Selon le décompte officiel, Guy-Brice Parfait Kolélas arrive deuxième avec un peu plus de 15,05% des voix, et le général Jean-Marie Michel Mokoko troisième avec environ 13,89%.
Parlant à la presse à son siège de campagne peu après l'annonce des résultats, M. Sassou Nguesso a estimé que le peuple congolais avait « pris son destin en main » et jugé que la campagne électorale avait donné lieu à un « débat démocratique [...] très ouvert ».
Mercredi, M. Kolélas et le général Mokoko avaient contesté les résultats partiels publiés la veille par la Commission nationale électorale indépendante (CNEI), qui donnait M. Sassou Nguesso en tête avec 67% des voix.
«Je savais d'avance que les dés étaient pipés, mais nous avions accepté de jouer le jeu», a déclaré le général Mokoko, qui était jusqu'en février conseiller du président Sassou Nguesso pour les affaires de paix et de sécurité, déplorant que les résultats publiés par la CNEI n'aient fait qu'avérer, selon lui, ses « présuppositions ».
Vivien Manangou, porte-parole de M. Kolélas, a estimé pour sa part que la réélection de M. Sassou Nguesso relevait d'une « fraude massive » et de la « magie ».
La candidature de M. Sassou Nguesso, né en 1943, a été rendue possible après un récent changement de Constitution qualifié de « coup d'Etat constitutionnel » par les détracteurs du chef de l'Etat.
En l'absence de télécommunications, M. Kolélas et le général Mokoko n'ont pu être joints pour réagir à l'annonce de la victoire de M. Sassou Nguesso.
Les autorités avaient décidé de couper toutes télécommunications (SMS, internet et téléphone) la veille du scrutin pour des raisons de « sûreté nationale » afin d'empêcher l'opposition de commettre une « illégalité » en publiant elle-même les résultats de l'élection.


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