L'armée de l'air a en revanche suspendu ses frappes depuis jeudi soir sur ces quartiers situés dans le sud de la partie orientale de la deuxième ville du pays en guerre, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et un correspondant de l'AFP.
A coups de frappes aériennes, de barils d'explosifs et de tirs d'obus quasi-ininterrompus, le régime de Bachar al-Assad a réussi à s'emparer de 85% des quartiers tenus par les rebelles depuis le début de son offensive le 15 novembre pour reprendre l'ensemble de la cité, principal front du conflit dévastateur déclenché en mars 2011.
Fort des succès de ses troupes, aidées de combattants iraniens et du Hezbollah libanais, M. Assad a exclu lui-même cette semaine une trêve, estimant qu'une victoire à Alep serait une étape cruciale pour la fin du conflit. Le pouvoir n'a d'ailleurs pas commenté l'annonce russe.
"Celle-ci est purement médiatique, c'est pour calmer les Américains et la communauté internationale. Mais sur le terrain, les bombardements continuent car le régime ne veut pas donner de répit aux rebelles ou aux civils", estime le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Malgré l'exode de dizaines de milliers de civils devant l'avancée fulgurante progouvernementale, un grand nombre restent assiégés dans les quartiers rebelles, et Occidentaux et organisations internationales n'ont de cesse de dénoncer une situation humanitaire catastrophique et de réclamer un cessez-le-feu.
Après une légère baisse jeudi soir, "les violents tirs d'artillerie ont repris sur plusieurs quartiers assiégés (d'Alep-Est) et de violents combats se déroulaient, notamment à Boustane al-Qasr", un des derniers quartiers importants encore aux mains des insurgés, a précisé M. Abdel Rahmane.
Les bombardements ont été intenses toute la nuit, a également rapporté un journaliste de l'AFP à Alep-Est.
A la surprise générale et alors que tout s'orientait vers une grande victoire de son allié, la Russie a annoncé jeudi "l'interruption des opérations de combat de l'armée dans l'est d'Alep parce qu'il y a une grande opération en cours qui est l'évacuation des civils".
"Il va y avoir une colonne d'évacuation de huit mille personnes, leur itinéraire fait cinq kilomètres", a dit le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, dont le pays est engagé militairement en Syrie auprès du régime depuis septembre 2015.
Même les Etats-Unis ont souligné que "quelque chose de positif pourrait se produire", après des discussions de M. Lavrov avec son homologue américain John Kerry sur un projet de cessation des combats et d'évacuation des rebelles et civils d'Alep-Est.
Contraints de reculer devant le déluge de feu de l'adversaire, les rebelles se retrouvent désormais acculés dans leur dernier carré dans le sud d'Alep-Est et certains ont mis en doute les intentions du régime.
Quoi qu'il en soit, d'après les observateurs, la chute d'Alep semble inéluctable et les rebelles sont sur le point de perdre leur plus important bastion en Syrie dans ce qui pourrait représenter un tournant dans la guerre qui a fait depuis mars 2011 plus de 300.000 morts et poussé à la fuite plus de la moitié de la population.