La Zone tripartite de libre-échange (Tripartite Free Trade Area - TFTA), ou la "Tripartite", doit devenir un marché commun unissant 26 des 54 pays africains. Son coup d'envoi sera donné à Charm el-Cheikh, station balnéaire sur la mer Rouge, à l'occasion du sommet présidé par le chef de l'Etat égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
L'ensemble regroupera les pays du Marché commun des Etats d'Afrique australe et de l'Est (Comesa), de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), soit plus de 625 millions d'habitants et plus de 1.000 milliards de dollars de PIB (900 milliards d'euros).
L'objectif est de mettre en place un cadre pour aller vers des tarifs douaniers préférentiels, facilitant ainsi la circulation des biens et des marchandises.
Mercredi "la TFTA sera officiellement lancée", a indiqué à l'AFP le ministre égyptien de l'Industrie et du Commerce, Mounir Fakhri Abdel Nour, avant d'ajouter: "Nous terminons les formalités. Le texte du traité est prêt".
Du Cap au Caire, selon le mot de l'homme politique et magnat minier britannique Cecil Rhodes au 19e siècle, la "Tripartite" englobera l'Afrique du Sud et l’Egypte, les deux économies les plus développées du continent, ainsi que des pays dynamiques comme l’Ethiopie, l'Angola, le Mozambique et le Kenya. Mais pas le Nigeria, premier PIB d'Afrique notamment grâce au pétrole.
Depuis dimanche, de hauts responsables des 26 pays sont réunis à Charm el-Cheikh pour apporter la touche finale au traité, discutant de questions épineuses ayant trait à la gestion des litiges commerciaux et la protection des petits producteurs.
Mais il faudra attendre plusieurs mois avant que ne se concrétise véritablement la Tripartite. Le calendrier "de démantèlement des barrières douanières" n'a pas encore été établi, a ainsi averti M. Abdel Nour, alors que, pour entrer en vigueur, le traité devra être ratifié dans les deux ans par les Parlements des 26 pays.
De fait, seuls 12% environ des échanges commerciaux en Afrique ont lieu entre pays du continent, contre 55% en Asie et 70% en Europe.
C'est la conséquence de ce que les économistes appellent "l'épaisseur" des frontières (sept à huit papiers de douane en moyenne en Afrique, contre quatre ou cinq en Europe).
Le traité a également pour objectif d'augmenter la part de l'Afrique dans les échanges commerciaux à l'international -qui s'élève actuellement à 2%- en développant les industries nationales.