-
À Sète, Mustapha Jmahri explique l’identité maritime d’El-Jadida
-
Journée culturelle bissau-guinéenne au Théâtre Mohammed V : Bonnes performances du groupe «Netos de Bandim» et de l'artiste musicien Binham Quimor
-
La diversité culturelle du Maroc célébrée au Village de la Francophonie à Paris
-
"Le plus grand mariage du monde", un spectacle célébrant les traditions marocaines le 7 décembre prochain à Casablanca
“Permettez-moi, chers semblables, d'oser d'emblée ceci:
Les poètes guérissent les mots de leur mutité. Les peintres guérissent les couleurs de leur cécité. Quant aux musiciens, ils guérissent les notes de leur surdité.
Jil Jilala, avec à leur tête My Tahar, guérirent subitement nos oreilles du cérumen de l'oubli. Le cérumineux oubli de notre identité musicale on ne peut plus plurielle. Nous pataugions, les oreilles hagardes, dans le chant, certes beau, et du Moyen-Orient et de l'Occident. Soudain certaines voix, dont celle solitairement grave de My Tahar, nous déridèrent magiquement l'ouïe.
Croyez-moi, chers différents! Quand je m'accumule fragmentairement dans l'absence glaciale de ma voix, j'écoute sa voix. Alors je vois que sa voix est une voix. Une voix aussi grave que l'ocre sourire des murailles de Marrakech et aussi clémente que la noble sévérité des ruelles de Casablanca.
J'ai, à pied, sillonné presque tout Casablanca. Mes semelles trouées amadouaient l'asphalte, enchantées qu'elles étaient par la voix de My Tahar.
Et nous devînmes, My Tahar. et moi, amis grâce à la dure amabilité d'une autre voix, celle de Mohamed Amran, ici présent. Vous me concéderez, sans doute, que la lumière solaire est la pire des obscurités pour qui n'a pas d'amis.
Mon ami M.T, tu auras beau disparaître, soit horizontalement, autrement dit loin de mon regard auditif, soit verticalement, une fois livré à l'infini sommeil sous la terre et le temps, ta voix demeurera sertie dans une seule richesse, mon cœur.
My T. Si j'avais le pouvoir, je te libérerais de l'oubli par une statue.
My T. ta mère t'a offert le Maroc. Oui, mais, toi, tu nous en a fait humblement cadeau grâce à ta voix.
Mon ami, mes métaphores titubent devant ta voix.
Ma voix s'arrête là. Pour que la tienne tienne toujours haut dans ta voie “.