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Le recueil se décline en 27 nouvelles chavirant entre soucis, rêves, inspirations, préoccupations, évasions et errances, d’une part, et de l’autre un regard sur le monde extérieur.
Ce recueil s’ouvre sur une toile de l’artiste plasticien Mahmoud Chahine qui a illustré la couverture, où des couleurs dominées par un bleu ciel viennent exprimer un espoir et un regard épris de la vie et d’un lendemain meilleur, d’où cette main tendue au rêve.
Une belle toile qui reflète toutes les couches englouties dans les fonds terrestres et marins, en constante ébullition, contemplées par une sirène, silhouette qui n’a plus sa place naturelle dans les océans de la vie, pollués par l’insécurité et la précarité.
Cette belle démarche est atteinte grâce à une préface du jeune aphoriste Omar Alaoui Nasna qui ne manque pas de verbe magique frisant l’insolence pour dire tout le bien de cette œuvre. « Dans cette compilation, Samira Bourzik brise toutes les frontières et intimide, de pluie et soleil, ses personnages, et ouvre ainsi grandes les portes pour l’avènement de toutes les saisons, puisqu’elle maîtrise bien le contexte de chaque aspect narratif », dit-il sur son ton habituel.
Pour ce qui est du choix des intitulés de l’ensemble des petites nouvelles de Bourzik, l’auteure ne cache pas que c’est un travail à part, nécessitant une réflexion profonde et méticuleuse. Chaque titre prend, plutôt assume le poids de son texte et parfois, il est suffisant pour dire toutes les significations possibles et donner à chaque lecteur son interprétation spécifique. «Premier anniversaire d’un peuple agonisant», «Déclaration de la défaite», «Retrait», «Suicide», «Mes êtres humains», «Champ d’ail», «Papier au coin gauche» … autant de choix aussi bien pertinents que ciblés.
Enseignante, férue de philosophie romancière, Samira Bourzik s’élance ainsi dans cet univers romanesque et précisément dans la nouvelle, qui permet ce genre de condensés phrastiques et sémantiques.
Native de Marrakech, connue par ses espaces culturels, tant oraux qu’architecturaux, Samira Bourzik a dû certainement y puiser cette forte inspiration pour maîtriser le mot et lui donner toutes les connotations possibles.
Les nouvelles de la jeune écrivaine sont intercalées par des bribes de phrases et de pensées qu’elle fait couler en abondance sur son mur telles que: «Je vais m’enfermer et me recroqueviller autour de ma bougie qui illumine ma chambre, elle est aussi réchauffante que le soleil couchant ». Et d’ajouter : «L’attente est une occasion pour mourir, on meurt quand on attend, c’est beau de connaître la mort avant même de mourir». Et en guise de conclusion, l’écrivaine n’omet pas de préciser : «Quand j’ai écrit sur toi, je me suis rendu compte que c’est de moi que je parlais».