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Intitulé "La transition énergétique à l'aune de la géopolitique mondiale de l'énergie : quels sont les enseignements pour le Maroc?", ce rapport estime que la globalisation des échanges et des marchés ainsi que la libéralisation du secteur énergétique "favorisent l'harmonisation des règles et standards et l'intégration des marchés de l'énergie".
Le document, qui présente les résultats de l'étude comparative de quelques exemples de transitions énergétiques en cours dans quatre pays européens (l'Allemagne, la Turquie, l'Espagne et le Portugal), précise que ces pays ont développé les interconnexions et échanges avec les pays voisins et sont tous interconnectés par le plus grand réseau du monde d'échanges et de flux énergétique (électricité et gaz).
Le rapport plaide également pour la diversification des ressources énergétiques et des sources d'approvisionnement, sachant que le Maroc fait face à une dépendance énergétique de plus de 95 % et que son mix énergétique est dominé à hauteur de 80 % par deux ressources : le pétrole (62 %) et le Charbon (22 %).
Le gaz naturel déjà utilisé mais à faible volume (4 %) est une option envisageable, selon les auteurs du rapport qui font savoir que la mise en place de cette filière permettra aussi de s'affranchir de la dépendance à 100 % vis-à-vis du gaz algérien.
Le rapport recommande également la libéralisation du secteur de l'électricité, considérant que "la libéralisation totale de la production et de la distribution ainsi que l'autorisation de création d'intermédiaires en vente et achat de l'électricité pourraient favoriser un développement rapide du secteur, améliorer ses performances et desserrer la contrainte financière sur le budget de l'Etat".
Le document met l'accent sur la nécessité de mettre en place un organe de régulation pour notamment définir les règles et modalités d'accès et de raccordement aux réseaux de transport et de distribution, ainsi que d'une politique tarifaire transparente basée sur les coûts réels d'exploitation.
"Ce rôle est présentement assumé par l'Office national de l'électricité et de l'eau (ONEE). Or, compte tenu de la multitude de casquettes que l'office porte dans le secteur de l'électricité, il se trouve dans une situation de juge et partie", note-t-il.
Les auteurs du rapport appellent également à l'élaboration d'un cadre juridique et d'un dispositif de soutien aux énergies renouvelables qui doivent réunir toutes les conditions requises par la viabilité économique et financière des projets.
Parmi ces conditions, ils citent particulièrement l'obligation de rachat incombant aux fournisseurs, intermédiaires et fournisseur en dernier ressort, la priorité d'accès et de raccordement au réseau et la priorité d'injection de l'électricité de source renouvelable, ainsi qu'un mécanisme de soutien financier sous forme de prix de rachat garanti (Feed-in Tariffs).
Les projets initiés au Maroc ne bénéficient d'aucun de ces avantages et la loi 13-09 relative aux énergies renouvelables ne comporte aucune disposition similaire, déplorent-ils.
Le dernier enseignement du rapport a trait à la tentation des décideurs politiques de trop lier la stratégie énergétique et l'intégration industrielle locale. "Le cas de l'Espagne et à une moindre mesure le Portugal démontrent que cela peut s'avérer coûteux et fragile du point de vue économique", lit-on au document.
Ce rapport de synthèse clôture une série de livrables préparés dans le cadre de l'étude sur la transition énergétique du Maroc à l'aune de la géopolitique mondiale. Son but est de reprendre de façon synthétique les conclusions des deux premières phases de cette étude.
La première partie du rapport est un aperçu sur le contexte énergétique mondial et les tendances lourdes qui en façonneront l'évolution future, alors que la deuxième a été consacrée à la présentation des résultats de l'étude comparative de quelques exemples de transitions énergétiques en cours dans quatre pays européens.