-
Le Japon accuse Google d'infraction à la législation antitrust
-
Au Sierra Leone, un jeune innovateur en lutte contre la pollution de l'air
-
Nouveaux cas de grippe aviaire en Angleterre
-
Le réchauffement climatique, l'ingrédient qui a amplifié les désastres naturels en 2024
-
Une sonde de la Nasa est passée au plus près du Soleil
C’est le cas de Gord Hill, jeune autochtone vancouvérois, qui partage depuis 2007 dans les manifestations son slogan “Non aux jeux Olympiques sur les terres volées” avec le Réseau de résistance olympique, une alliance de plusieurs groupes qui se disent à la fois “anticolonialistes” et “anticapitalistes”.
“Les Jeux se déroulent illégalement sur des terres autochtones alors qu’elles font encore l’objet de négociations dans le cadre du traité entre les Premières nations et la Colombie-Britannique”, dit Gord Hill.
Depuis 2007, ce militant originaire du peuple Kwakwaka’wakw s’est lancé dans une campagne d’information sur son site no2010.com pour dénoncer “l’idéologie colonialiste de l’Olympisme”.
Le Comité d’organisation des jeux Olympiques de Vancouver (Covan) se targue pourtant d’avoir conclu un partenariat exemplaire avec les Musqueam, Lil’Wat, Squamish et Tsleil-Waututh, les Quatre Premières nations hôtes (QPNH), dont les territoires accueillent quinze sites de compétition.
“C’est la première fois dans l’histoire de l’olympisme que des autochtones sont ses partenaires officiels, cela peut servir d’exemple pour l’avenir des relations entre le gouvernement et les Premières nations. Partout dans le pays, nous avons reçu le soutien des communautés”, affirme Hilary Dunn, directrice de la participation autochtone au Covan.
65.000 autochtones à Vancouver. Une centaine d’entreprises autochtones sont mises à contribution pour l’organisation des jeux. Sur les 580 millions de dollars de budget prévu pour l’aménagement des sites, 52 millions sont allés à deux entreprises issues des QPNH pour la construction d’infrastructures sur le complexe nordique de Whistler et de bâtiments dans la vallée Callaghan.
Les autochtones de tout le Canada ont également signé plus d’un million de dollars de contrats, pour des services de traduction et de restauration et des prestations artistiques.
De l’argent bien frais pour les Amérindiens ? Gord Hill hausse les épaules.
“Les Quatre Premières nations, ce sont 6.000 personnes, elles ne représentent pas les 65.000 autochtones qui vivent dans le Grand Vancouver, et qui galèrent pour beaucoup avec la drogue, l’alcool et la pauvreté”, lance le militant. Et si retombées il y a, elles ne seront pas pour eux, pense-t-il.
“A travers les jeux et l’exploitation de la culture amérindienne, le gouvernement canadien veut communiquer au monde entier qu’il est exemplaire dans ses relations avec les autochtones.” “La pauvreté qui touche nos peuples est une préoccupation de tous les jours, cela n’a rien à voir avec les JO”, tempère le président-directeur général de la Société des QPNH, Tewanee Joseph.
Selon lui, les autochtones du Canada ont une chance de travailler pour les JO et d’investir dans leur avenir comme jamais auparavant.
“Un tiers des royalties issues de la vente des produits dérivés autochtones officiels de Vancouver 2010 sera versé à un fonds d’aide à la jeunesse autochtone (Aboriginal Youth Legacy Fund)”, ajoute Tewanee Joseph.
Entre les opposants et les coopérants, “la majorité des autochtones est indifférente aux JO”, estime pour sa part David Dennis, ancien président des Nations autochtones unies, rassemblant 11.000 autochtones en Colombie-Britannique. “Ils se préoccupent surtout de savoir comment trouver du travail”, dit-il.