L'ancien Premier ministre socialiste a fait part mardi de son souhait de représenter la "majorité présidentielle" dans sa circonscription de l'Essonne.
"A ce jour, il n'est pas dans les critères d'acceptation de sa demande d'investiture et donc (...) la commission nationale d'investiture que je préside ne peut pas analyser la candidature de M.Valls", a dit Jean-Paul Delevoye sur Europe 1.
La République en marche doit annoncer ce jeudi la liste des candidats retenus.
"Il y aura aussi la lecture politique. (...) Nous mesurons bien le courage qu'il a eu de quitter un Parti socialiste aujourd'hui en décomposition et nous voyons bien aujourd'hui qu'il n'est pas forcément opportun pour le mouvement En marche ! d'intégrer cette candidature, quel que soit le passé", a encore déclaré Jean-Paul Delevoye.
Il a rappelé qu'un candidat ou une candidate" avait été "prédéterminé" dans la circonscription où Manuel Valls a été élu pour la première fois en 2002 sous l'étiquette du PS.
Selon lui, l'adhésion au parti d'Emmanuel Macron est un critère indispensable pour postuler.
Le choix de Manuel Valls, qui fait le diagnostic d'une mort du PS, a amplifié la crise au sein de l'appareil, déjà ébranlé par la défaite de Benoît Hamon au premier tour de l'élection présidentielle, le 23 avril, avec un peu plus de 6% des voix.
"Manuel Valls aurait dû attendre un peu avant de polluer une semaine extrêmement importante qui est regardée dans le monde entier et qui fait la fierté de la France", a jugé mercredi la ministre socialiste de l'Environnement Ségolène Royal sur RTL.
François Hollande vit sa dernière semaine à l'Elysée avant la passation de pouvoir avec Emmanuel Macron, prévue dimanche.
A gauche, le Parti socialiste a rappelé à l'ordre ceux de ses membres tentés de rejoindre le camp présidentiel, au premier rang desquels l'ancien Premier ministre Manuel Valls.
"Ce Parti socialiste est mort", a asséné mardi M. Valls, qui a semé le trouble en annonçant son intention de se présenter aux législatives sous l'étiquette "majorité présidentielle".
"Impossible" dans ce cas de rester au PS, a martelé le patron du parti Jean-Christophe Cambadélis. Il n'a pas souhaité commenter plus avant le cas particulier de Manuel Valls, qui a exprimé son souhait de se présenter sous l'étiquette majorité présidentielle à Evry, dans l'Essonne.
Une démarche accueillie avec fureur par certains socialistes et avec tiédeur par les dirigeants de la République en marche, le mouvement du président élu qui compte présenter ses propres candidats aux législatives.
Interrogé à ce sujet par la presse, Luc Carvounas, un proche de l'ancien Premier ministre, a dit sa déception, estimant que Manuel Valls "avait plus de sens et plus de poids à rester ici, au Parti socialiste".
"Je trouve assez étrange, à un moment où on devrait être derrière l'idée de rassembler, que les lieutenants du nouveau président prennent plus de temps à chercher à humilier un ancien Premier ministre en se réfugiant derrière une procédure administrative", a toutefois ajouté le sénateur. "Si changer la politique, c'est se comporter comme cela je pense que nos compatriotes vont vite déchanter".