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Le discours du Trône du mois de juillet, dans son approche d'évoquer la question de l'enseignement, a cependant fait revivre l'espoir de voir la voix de la raison enfin entendue. Les plus optimistes osent même avancer que le cocotier va être sérieusement secoué et que l'heure d'un grand ménage ne va pas tarder à sonner (si ce n'est déjà fait).
Pour ce qui concerne l'UMI, il s'agira d'un véritable nettoyage herculéen: Les mesures d'assainissement devront sans doute s'étendre à tous les étages de l'appareil administratif, des services de la présidence de l'Université aux administrations des établissements. Ce sont en effet là, les maillons défectueux de la chaîne chargée d'appliquer la loi, de veiller en interne à son application et de mettre méthodiquement en oeuvre les mesures prises au niveau politique.
Cette chaîne qui va des Hautes instances du pays, passant par le Conseil supérieur de l’enseignement, le ministère de tutelle pour arriver à l'autre bout, aux enseignants, aux élèves et étudiants, est défectueuse en son centre et ne remplit pas la fonction qui en est attendue. Cette défectuosité est source de retard, de perte de moyens et d'énergie. Pire, elle engendre le désespoir de la population, acteurs et utilisateurs de l'Université.
Les responsables des universités et des établissements secondés par leurs staffs devraient être les chevilles ouvrières de toute réforme de la structure de l'enseignement supérieur. Force est de constater que notre système actuel, basé sur le parrainage, a placé à la tête de certains établissements et des services de l'Université, de véritables courtisans du président, des hommes-lige souffrant d'une quasi-totale absence d'autonomie et donc impuissants. Ces derniers sont à l'opposé de ce que prévoit la loi 01/00: cette loi répondant aux aspirations légitimes du corps enseignant a prévu un statut de véritable manager aux responsables des établissements, facultés ou écoles. A l'UMI, certains responsables d'établissements ne sont en fait que des pions placés et mus sur l'échiquier par de véritables parrains et constituent un véritable goulet d'étranglement à toute réforme. Les observateurs attentifs de l'université ont décodé les nœuds de la toile des nominations (et autres propositions) aux responsabilités: copinage, renvoi d'ascenseur, complicité, et comme corollaires l'omerta, et l'éloignement des récalcitrants.
Ces maillons de la hiérarchie administrative de l'enseignement supérieur et de la recherche, sont dotés par la loi de prérogatives essentielles en matière de gestion et de programmation aux niveaux pédagogique, administratif, économique et financier. Ces prérogatives étaient voulues par le législateur, comme sources d'autonomie pour les universités et les établissements même. Elles devaient générer un fonctionnement démocratique où la qualité et le mérite seraient les critères prépondérants.
Seulement voilà: les méthodes en cours dans l'Université Moulay Ismaïl ont entièrement vidé la loi de sa substance. Et la voie de la réforme a été gravement déviée. C'est par une telle voie que nous en sommes arrivés au niveau national, à la nécessité d'un plan d'urgence.
Des personnes sans vocation ou sans énergie ont été parrainées et placées sur des fauteuils de responsabilité. Confortablement installés, ces derniers somnolent et attendent les instructions de leurs maîtres. Ils n'oseront jamais prendre l'initiative et se contentent de farder la triste réalité et profiter des avantages matériels et financiers offerts par le poste: logement, primes surévaluées, frais de déplacements, indemnités en tous genres et négociations avec les fournisseurs locaux....
C'est ainsi et de cette façon qu'à l'UMI, la réforme a connu un échec retentissant. Le plan d'urgence venu en principe sauver ce qui peut encore l'être est en train d'emprunter une voie menant droit vers l'échec: encore un autre. Le ménage s'impose. Là est l'urgence pour l'UMI.
Professeur à l’UMI *