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Cet artisanat qui a connu ses heures de gloire à la fin du 19 ème siècle, avait presque sombré dans l’oubli lors du protectorat français avec l’introduction au Royaume de tissus de confection industrielle, avant de renaître de ses cendres au lendemain de l’indépendance à la faveur d’une pratique vestimentaire qui faisait la part belle à la Djellaba, le Burnous ou encore les indémodables babouches.
Dans une déclaration à la MAP, Fatima-Ezzahra Khalili, directrice provinciale de l’artisanat dans les provinces d’El Jadida et Sidi Bennour, indique que la ville d’Azemmour, connue pour la beauté et la finesse de ses broderies et ses tissus traditionnels, compte pas moins de 30 tisserands d’art traditionnel dont sept rassemblés au sein d’une coopérative.
Elle poursuit en soulignant que les tisserands bien déterminés à perpétuer ce métier très ancien, ont, dans leur majorité, bénéficié d’une formation continue qui est inscrite dans le cadre de la stratégie du ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire, laquelle vise à valoriser cette filière artisanale en lui attribuant le label "Marque collective de certification".
Pour sa part, Zakaria Mikou, président de la coopérative de tissage traditionnel Arts Mikou, basée à la maison de l’artisan d’Azemmour, a déclaré à la MAP que la création en 2018 de cette coopérative a permis de réhabiliter le tissage traditionnel en y rassemblant sept tisserands qui confectionnent des costumes traditionnels ainsi que des couvertures joliment brodées.
Il ajoute que les membres de la coopérative bénéficient périodiquement d’une formation continue et ciblée, révélant que les produits sont le plus souvent confectionnés à la demande d’entreprises et de commerçants de gros, et quelques fois sur une commande de particuliers à la recherche d’une Dejllaba fait-main ou encore une couverture brodée.
Il fait aussi savoir que la laine, qualité oblige, est presque totalement importée, notamment d’Australie, de France et d’Espagne, notant cependant que certains clients, préférant la laine locale pour confectionner leur Djellaba, font appel aux services de fileuses qui utilisent un fuseau en bois pour filer la laine en pinçant les fibres entres leurs doigts. Un travail patient et méticuleux fait à la main de bout en bout.
Concernant les produits artisanalement fabriqués par cette coopérative, M. Mikou cite, entre autres, des cache-cols, des châles et foulards, des couvre-lits, des Djellabas, des rideaux ou encore des sacs à main et autres trousses destinées aux écoliers.
Une offre variée et une demande toujours aussi forte. Cela prouve que le tissage traditionnel a encore de beaux jours devant lui comme l’assure Mohamed Ben Baka, tisserand d’art traditionnel depuis déjà 50 ans, et qui affirme qu’il a pu, grâce à ce métier qui se perpétue de père en fils, élever une fratrie de six enfants.
Et comme disent tous les artisans du Maroc et du monde : Si l’artisanat ne permet pas toujours à celui qui l’exerce de devenir riche, il lui permet à coup sûr d’être à l’abri du besoin.