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Dans le cadre de ses activités visant à promouvoir la notion des droits, l’Organisation marocaine des droits de l’Homme a organisé dernièrement au Complexe culturel Mohamed Zefzaf à Casablanca une table ronde autour de la thématique « Les droits sociaux, économiques et culturels ». Plusieurs acteurs associatifs, des universitaires et spécialistes de la question du droit étaient au rendez-vous de cette activité.
Dans son intervention, Hasna Kaggi, universitaire spécialiste en matière du droit environnemental, a indiqué que la notion de l’environnement dépasse la dimension naturelle. Ainsi, cette thématique se rapporte-t-elle à l’humain en général et à la civilisation. Elle a ajouté que ce droit est lié à l’ensemble des droits, qu’ils soient économiques, sociaux, culturels ou politiques. L’intervenante a remarqué également que la société civile internationale commence à mettre cette question aux centres de ses préoccupations. Cela a commencé depuis le Congrès de Stokholm de 1972, et s’est manifesté essentiellement lors du Sommet de la Terre de 1992 à Rio en Brésil. Ces deux événements, a ajouté l’universitaire, ont insisté sur le droit des peuples à un environnement sain et propre. Elle a affirmé que ces deux sommets internationaux ont fait pression sur les Etats du monde entier pour qu’ils mettent en place des lois et réglementations veillant à faire respecter les droits environnementaux. De son côté, le Maroc a procédé à la création d’une première institution régissant dans ce cadre après le congrès de Stockholm. Or, les lois sont restées éparpillées dans des secteurs épars.
La deuxième intervention de Belaid Boudriss, membre du Bureau National de l’OMDH, a porté sur la question des droits culturels. Il a précisé que les structures intellectuelles et culturelles ont connu des transformations profondes au Maroc depuis l’ère de colonisation. Cela, affirme l’intervenant, a donné lieu au phénomène de « l’autrui », ce qui veut dire le sentiment et volonté d’appartenir à la culture de l’autre. Selon M. Boudriss, le Mouvement National, a commis une véritable erreur quand il a choisit de mener la résistance en se reposant sur l’élément culturel et identitaire arabe dans sa lutte tout en marginalisant les autres éléments constituant l’identité marocaine. Et pour ce qui est du statut légal, l’intervenant a montré qu’il faut distinguer entre le « vécu » et l’ « artificiel », tout en combattant la vision « comparative » avec les autres pays du monde, une vision, selon le même acteur associatif, qui ne fait que planter l’utopie et rendre illusoire toute revendication de la société civile. Cette intervention a insisté sur l’obligation de promouvoir et de reconnaître la diversité culturelle de la part de l’Etat afin de garantir les droits des populations marocaines.
La troisième intervention prévue dans cette table ronde était celle de Nabila MOUNIB, universitaire et secrétaire générale de la section du Syndicat §National de l’Enseignement Supérieur à Casablanca. Elle s’est attaquée à la question de l’enseignement en insistant sur le droit à l’éducation. Elle a indiqué que la qualité de l’enseignement est en pleine régression, tout en montrant, à travers des exemples et chiffres concrets, les calamités dont souffre ce secteur important et primordial dans le développement de toute société. Dans ce cadre, elle a qualifié le droit à l’éducation comme un droit « prépondérant du fait de son horizontalité, puisqu’il représente l’essence et le garant des autres droits civils, sociaux et politiques. Ainsi, elle a affirmé que la libération de la société ne peut pas se concrétiser sans qu’il y ait une libération des hommes et des femmes des fléaux de l’ignorance et de l’analphabétisme. Nabila Mounib a ajouté que la lutte pour la libération et la renaissance doit continuer dans un Maroc qui a connu l’échec de la politique d’enseignement qui a «contribué à l’appauvrissement de la classe moyenne cultivée, ainsi qu’à la destruction de l’Ecole ». Pour illustrer la situation déplorable de l’Université marocaine, et dénoncer par la même occasion le discours officiel prôné par les décideurs et les responsables, l’intervenante a choisi de faire la comparaison entre le Maroc et la Tunisie. Ce dernier pays, avec seulement 10 millions d’habitants, contre 31 millions au Maroc, a le même nombre d’étudiants qui existe dans nos universités (360 000 étudiants). Le budget de l’enseignement destiné à un étudiant tunisien est 10 fois plus élevé que celui de son homologue marocain !
Recommandations
Les participants à la table ronde de l’OMDH ont élaboré plusieurs recommandations qui ont notamment porté sur :
- L’obligation de concrétiser le principe de la suprématie de la loi qui doit être au-dessus de toute personne morale et physique dans l’objectif de promouvoir les droits politiques, économiques, sociaux et culturels.
- L’insistance sur la responsabilité de l’Etat en ce qui concerne la mise en place, la protection et la promotion des Droits des groupes et des individus.
- Le rôle de la société civile est primordial en matière de suivi et de contrôle des transgressions et atteintes des droits et libertés publics.
- L’enseignement doit jouer un rôle central dans l’éducation sur la liberté et la promotion de la culture véhiculant le respect des droits et des obligations.
Les médias doivent accompagner l’école, la société civile et les autres institutions promouvant l’éducation aux droits afin d’instaurer une éducation alternative et mettre fin aux disparités sociales.