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Au cœur de la cour Visconti se dresse une verrière ondulante de verre et de métal, présentée par les dirigeants du Louvre comme "le plus important projet d'aménagement muséographique" depuis la pyramide de l'architecte Ieoh Ming Pei, il y a plus de vingt ans.
"C'est un élégant équilibre entre le néoclassicisme du XVIIe siècle et l'évocation des arts de l'Islam", a déclaré mercredi le président du Louvre Henri Loyrette lors d'une conférence de presse.
Conçue par le Français Rudy Riciotti et l'Italien Mario Bellini comme un "voile" aérien déposé dans la cour, cette verrière est recouverte à l'intérieur et à l'extérieur d'un maillage de plus de 2.000 triangles d'acier mordoré qui laissent filtrer la lumière et permettent d'apercevoir par semi-transparence les façades de la cour Visconti. De quoi évoquer les moucharabieh de l'architecture islamique.
Pourtant, Mario Bellini rejette une telle comparaison.
"Ça marche très bien avec l'esprit d'une grande collection d'art islamique mais ce n'est pas un processus imitatoire, de reproduction", dit-il, préférant comparer sa construction à une "aile de libellule".
"C'est une façon assez contemporaine de traiter la matière, de la dématérialiser, de la rendre légère", ajoute-t-il.
Sous cette verrière qui va d'1,50 mètre au plus bas à 8 mètres au plus haut, et dont le toit courbe pourra être observé depuis la salle de la Joconde, quelque 2.800 mètres carrés d'exposition, répartis sur deux étages dont un sous-sol qui accueillera tapis, tissus, et autres objets sensibles à la lumière. Un autre étage est réservé à la technique.
Cette surface d'exposition, pour laquelle les maîtres d'œuvre ont dû creuser le sol à près de 12 mètres de profondeur, abritera plus de 18.000 œuvres d'art islamique. Des œuvres provenant de mondes et d'époques divers, de l'Espagne à l'Inde, du VIIe au XIXe siècle, et de deux musées: le Louvre et les Arts décoratifs.
Commandé en 2002 par Jacques Chirac, ce huitième département du Louvre a pour objectif de "présenter la face lumineuse" de la civilisation islamique, a souligné mercredi Henri Loyrette.
Jusque-là, ces collections ne constituaient qu'une simple section du département des antiquités orientales. Une "marginalisation" à laquelle le directeur du Louvre a souhaité mettre un terme.
En novembre dernier, un espace dédié à l'art islamique a également été ouvert au Metropolitan Museum de New York. Une quinzaine de galeries que le musée a choisi de désigner par les régions qu'elles recouvrent.
L'approche est différente au Louvre.
"Le mot Islam, il faut l'assumer, il faut lui redonner sa grandeur", a insisté Sophie Makariou, conservatrice générale et directrice du nouveau département, soulignant qu'il désigne une civilisation et non une religion.
Financé à hauteur de 30% par l'Etat français et le Louvre et soutenu par plusieurs pays du monde arabe, des fondations et des donateurs individuels, ce nouveau département coûtera au total 98,5 millions d'euros.
Ce budget inclut la construction du bâtiment mais aussi la restauration des façades de la cour Visconti, réalisée en 2006, le chantier des collections et la restauration de plus de 3.500 œuvres. Pour boucler le financement du projet, il manque aujourd'hui 10 millions d'euros au Louvre.