Le début de la saison fut marqué par l’arrivée du technicien tunisien Kamal Zouaghi. Celui-ci avait pour objectif de former une équipe compétitive qui aspirait aussi à jouer les premiers rôles. Les résultats des trois premiers matchs furent probants puisque l’équipe a totalisé 7 points. Tout laissait croire que la récolte allait être bonne, sauf que la rencontre face au WAC lors de la 4e journée a tout chamboulé. Après les incidents qui ont marqué la fin du match, le KACM s’est vu contraint de jouer six matchs loin de ses bases. Dès lors, certains problèmes ont commencé à entraver la bonne marche du club, surtout que des joueurs faisant partie de la formation titulaire, furent obligés de rester sur le banc de touche. Ces différends n’étaient pas pour arranger les affaires du cadre tunisien. Malgré un travail colossal, les résultats ne suivaient pas. Malheureusement pour lui, si le WAC l’a contraint à disputer six matchs loin de la ville ocre, ce sera encore le WAC, lors de la 19e journée, qui va anticiper son départ après une lourde défaite au Complexe Mohammed V par trois à zéro. De retour à Marrakech, la décision fut prise à l’amiable, allait-on dire. C’était à son adjoint, Hassan Benaâbicha, d’assurer la relève. Et comme au début de l’exercice, les trois premières rencontres allaient donner de gros espoirs à Hassan, puisque l’équipe a remporté deux matchs et fait un match nul. Mais le reste n’a pas suivi. Au contraire. Une série de matchs nuls allaient rendre l’atmosphère irrespirable, à tel point que même les séances d’entraînement se déroulaient à huis- clos, et ce fut le cas jusqu’à la dernière séance. Lors des dernières journées, alors qu’on faisait ses calculs pour sortir de la zone de turbulences, la défaite face au Raja par quatre buts à un est venue replonger toute la famille kawkabie dans le doute. Cette situation et d’autres ont poussé les responsables du club à délocaliser l’avant-dernier match qui devait les opposer à l’Ittihad de Khémisset à El Jadida. Certains avanceront la thèse de la mauvaise pelouse du Harti, alors que d’autres soutiendront celle de la pression sur les joueurs et la crainte du comité de perdre à domicile. Malgré le maintien, il est clair qu’une guerre intestine est en train de miner l’équipe. Hassan Benaâbicha qui n’a jamais perdu confiance en ses joueurs, s’est retrouvé à plusieurs reprises dans de beaux draps. Abstraction faite de son état de santé qui laissait à désirer lors du match contre les FAR, certains joueurs clés ont décidé de l’abandonner à leur tour pour ne pas avoir perçu leur dû après plusieurs semaines d’attente. Mais en bon manager, il est parvenu à sauver ce qui peut l’être et permis à l’équipe de représenter la région la saison prochaine. Il a déclaré : « J’ai pris l’équipe en main à un moment très difficile. On jouait le dernier tiers du championnat et on n’avait pas droit à l’erreur. On devait affronter des équipes qui disputaient le titre et celles qui cherchaient à fuir la relégation. L’autre grand obstacle qui nous a beaucoup handicapés, est la pelouse du Harti. De l’avis de tous ceux qui sont passés par- là, c’est la plus mauvaise pelouse du pays actuellement. Elle ne permet pas aux joueurs de s’exprimer comme ils l’entendent et a été la cause de blessures de nombreux d’entre eux. »
À l’approche de l’assemblée générale annuelle, plusieurs voix s’élèvent pour appeler au secours du football marrakchi. Certains attendent déjà la liste de nouveaux joueurs à recruter, d’autres parlent de la possibilité de garder ou non l’actuel entraîneur, mais les plus avertis discutent de celui qui devrait prendre en charge la destinée de l’équipe et lui redonner son éclat d’antan. Plusieurs noms sont avancés, mais entre vérité et rumeurs, le 30 juin sera une date à retenir.