"Au moins 40 personnes ont été tuées et des dizaines blessées, la plupart des hommes armés, dans des affrontements entre la tribu des Toubous et celle de Touaregs", a indiqué ce responsable joint par l'AFP à Sebha, 750 km au sud de Tripoli.
Les accrochages ont éclaté dans un faubourg de Sabha, la principale ville de la région. Ils auraient été déclenchés par la mort d'un membre de la tribu Toubou à un point de contrôle.
Selon Hamed Rafa al Khayali, le maire de Sabha, 29 Touaregs ont été tués et quatre autres blessés. Un responsable de la localité voisine d'Al Tayori, Zahra Adam, a déclaré qu’une dizaine de Toubous avaient été tués et 18 autres blessés. Des anciens ont tenté en vain de négocier une trêve.
Le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale a exhorté, dans un communiqué, les deux tribus à "cesser les combats et à régler leur différend par le dialogue". Il a déploré ces violences récurrentes dans ces régions, selon lui dues aux "luttes pour le pouvoir politique et économique".
Cette dernière flambée de violences a provoqué l'exode de plusieurs centaines de familles, selon le responsable de Sebha.
La Libye a sombré dans l'anarchie après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, et les milices y font la loi. Une coalition de milices notamment islamistes, Fajr Libya, s'est emparée en 2014 de Tripoli, poussant le gouvernement reconnu par la communauté internationale, ainsi que le Parlement, à s'exiler dans l'est du pays.
Sous les auspices de Fajr Libya, un gouvernement rival s'est auto-proclamé à Tripoli.
Les Toubous, à la peau noire, qui vivent à cheval sur la Libye, le nord du Tchad et du Niger, sont impliqués depuis février dans des affrontements meurtriers avec des tribus locales du sud du pays, notamment à Koufra et Sebha.