" A la fois poète, romancier, scénariste, homme engagé et philosophe, Bensalem Himmich, qui est aussi ministre de la Culture (..) recourt à l'histoire, dans son œuvre, comme prétexte pour parler du moment présent", souligne l'hebdomadaire dans sa dernière livraison de mercredi.
"C'est un alibi", ajoute la publication, citant Himmich, qui croit " fort bien que le romancier devrait dévoiler le non-dit de l'histoire par le moyen de l'imaginaire ".
Himmich relève que " son œuvre a le privilège de toucher au personnage historique sans le sacraliser et le déifier, comme on a coutume de le faire ", précise le romancier qui vient de recevoir au Caire le grand prix Najib Mahfoud de littérature 2009.
"On ne sort pas l'Histoire des tiroirs, mais je me documente comme un historien pour enfin écrire une œuvre de romancier", a poursuivi M. Himmich, se disant opposé " à l'appellation de roman historique " du fait que " tout se passe dans un cadre historique, mais ne suit pas les traces de l'histoire ".
Côté engagement politique, Himmich fait observer que "la politique me nourrit en écrivant, la littérature est là comme un réceptacle pour accueillir entre autres cette expérience politique ".
Revenant sur sa nomination en tant que ministre de la culture, Himmich a indiqué qu'il s'agit là d'une " bonne expérience ", précisant que " la prise de contact avec la réalité telle qu'elle se présente est primordiale ".
Il a indiqué que les grandes lignes de sa politique consistent essentiellement à "repérer les vrais problèmes et les classer par ordre de priorité et urgence, essayer de s'y attaquer et d'y remédier de la façon la plus volontariste et la plus efficiente".
Dans une initiative de redonner à la culture ses lettres de noblesse, Himmich compte diversifier les sources de financement en recourant à des partenaires étrangers comme l'Union européenne, l'ordre de Malte et le gouvernement d'Andalousie.
Ces partenaires "ne donnent l'argent que lorsqu'on présente des dossiers bien ficelés et c'est la tâche à laquelle je vais m'engager corps et âme ", a-t-il poursuivi, insistant également sur la nécessité de sensibiliser les acteurs économiques et de la finance de l'importance de la culture.
"Ce qui définit notre humanité, c'est notre demande de culture (..) L'humanité dépasse son animalité par l'instruction, la culture, la civilisation ", rétorque-t-il.
Répondant à une question sur la place du rêve dans un contexte hostile à la culture dans le monde arabe, Himmich s'est déclaré " optimiste " en soulignant qu'"il ne faut pas noircir le tableau ".
Quant à l'écriture, il a indiqué "qu'il ne peut pas arrêter de respirer en faveur du poste d'Etat ", faisant savoir qu'un nouveau recueil de poèmes verra le jour prochainement aux éditions Riyad Al-Rayes.