Des coups de feu ont retenti durant la nuit dans la ville, située près de la frontière irakienne, ont déclaré des témoins.
Le couvre-feu a été proclamé à 04h30 du matin (01h30 GMT) par haut-parleur depuis les minarets de la ville et les véhicules de police, ont-ils ajouté.
A Nusaybin, ville proche de la frontière syrienne où un couvre-feu est en vigueur depuis trois semaines, une autre attaque à la roquette du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) a coûté lundi la vie à un commandant de l'armée et à un autre officier, rapportent des sources sécuritaires.
Deux policiers ont également été blessés par l'explosion d'une bombe contre leur véhicule blindé dans le district de Lice, situé dans la province de Diyarbakir, ajoutent-elles.
L'armée turque a, par ailleurs, annoncé de nouveaux bombardements de positions du PKK dans le nord de l'Irak, dans la région des monts Kandil.
Lundi, le président Recep Tayyip Erdogan a exclu toute relance des négociations de paix entre Ankara et les Kurdes, qui se sont effondrées l'été dernier après un cessez-le-feu de plus de deux années. Le chef de l'Etat turc a au contraire promis d'éradiquer l'insurrection.
Recep Tayyip Erdogan a déclaré la semaine dernière que depuis la rupture de la trêve en juillet dernier, 355 membres des forces de sécurité avaient été tués et 5.359 combattants du PKK "neutralisés", euphémisme fréquemment utilisé pour "tués".
Lundi, les autorités locales ont annoncé que la police turque a arrêté dans le sud du pays deux kamikazes présumés présentés comme des membres du groupe Etat islamique (EI), dont l'un recherché depuis l'attentat qui a tué quatre touristes à Istanbul le mois dernier.
Selon une déclaration du bureau du gouverneur de Gaziantep (sud) citée par l'agence de presse Dogan, ces deux personnes font partie d'un groupe de quatre jihadistes présumés interpellés dans cette province frontalière de la Syrie.
L'un des deux kamikazes présumés, identifié comme Mehmet Mustafa Cevik, a été arrêté en compagnie du frère d'une personne activement recherchée depuis l'attentat suicide qui a fait 4 morts, trois Israéliens et un Iranien, le 19 mars dans une rue touristique d'Istanbul, a précisé Dogan en citant des sources policières.
Les autorités turques, qui ont attribué cet attentat au groupe EI, ont multiplié ces dernières semaines les coups de filet dans les milieux jihadistes turcs.
Selon la Fondation turque des droits de l'Homme, au moins 310 civils ont péri pendant les couvre-feux imposés par les autorités dans le Sud-Est entre août dernier et la mi-mars.
Quelque 355.000 personnes ont également dû fuir leurs maisons en raison des combats, qui ont gravemment endommagé des villes comme Cizre, Silopi, Nusaybin ou le quartier de Sur à Diyarbakir, la principale ville de la région.