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La nouvelle a d’ailleurs été accueillie avec inquiétude à Bruxelles, «le peu de leadership manifesté jusqu’à présent par Topolánek risquant de s’évanouir totalement», selon les mots d’un diplomate de haut rang. Et ce, en pleine crise mondiale…
«Il se peut que notre position soit affaiblie, a reconnu hier soir le Premier ministre sortant. Cela risque de compliquer notre force dans les négociations.» «Il est remarquable que le réflexe d’union nationale n’ait pas joué, note un diplomate, majorité et opposition mettant généralement un point d’honneur à mettre au frigo leurs querelles durant la présidence de l’Union.»
Bien que la République tchèque résiste plutôt bien à la crise économique (à la différence de la Hongrie voisine), elle souffre d’une situation politique très instable, les élections législatives de 2006 n’ayant débouché sur aucune majorité claire.
La motion de censure déposée par les sociaux-démocrates et les communistes (97 sièges sur les 200 que compte la Chambre des députés) est passée de justesse : elle a recueilli 101 voix, soit une de plus que la majorité, grâce aux défections au sein du parti écologiste (membre de la coalition) et de l’ODS (le parti libéral de Topolánek). Jusque-là, le gouvernement avait réussi à survivre à quatre autres motions de censure… À la suite de ce vote, le gouvernement ne peut que démissionner, même si la Constitution ne fixe aucun délai. Jiri Paroubek, le leader de l’opposition social-démocrate, a même estimé que «ce gouvernement peut continuer à expédier les affaires courantes jusqu’à la fin de la présidence tchèque».
Même si «c’est un pays qui préside l’Union, et pas une personnalité, il est évident que Topolánek va aussi expédier les affaires courantes durant les trois mois qui restent», soupire un diplomate européen. D’ailleurs, lorsque, dans le passé, un gouvernement a changé en cours de présidence de l’UE (au premier semestre 1995 en France, ou au premier semestre 1996 en Italie), les travaux ont été à chaque fois désorganisés. Seul le Danemark, en 1993, s’en est bien sorti. Mais, à l’époque, les Etats membres pouvaient compter sur une Commission forte, ce qu’elle n’est plus aujourd’hui.
C’est le troisième gouvernement d’Europe de l’Est à tomber en quelques semaines après ceux de Lettonie et de Hongrie.
Il s’agit aussi du troisième cabinet à chuter en pleine présidence européenne après les gouvernements danois en 93 et italien en 96 mais le premier en pleine crise économique.