
Le gouvernement indien vient de révéler son intention de concevoir un nouveau projet électronique qui, il l’espère, réduira le nombre très élevé d’agressions envers les femmes. Son idée pour permettre aux femmes de se sentir plus en sécurité lorsqu’elles se promènent seules dans la rue? Une montre qui permettrait d’alerter les autorités et la famille en cas de danger et de filmer en même temps.
Une technologie de pointe pour prévenir des agressions envers les femmes
C’est Kapil Sibal, ministre de l’Information et de la Technologie, qui a révélé l’information en début de semaine, relayé par le Courrier International. Selon lui, le Centre pour le développement des technologies de pointe, travaille actuellement sur cet accessoire. Le fonctionnement est simple puisqu’en appuyant sur un bouton, l’utilisatrice pourra envoyer un message au poste de police le plus proche ainsi qu’à des membres de sa famille, préalablement choisis. Un système de positionnement global intégré à la montre permettra également d’indiquer la situation exacte de la victime.
M. Sibal annonce que le gouvernement présentera un premier prototype au milieu de l’année et la société de télécommunication ITI Ltd se dit déjà intéressée pour fabriquer le produit. “Au cas où le gouvernement accepterait le projet, nous serons extrêmement intéressés pour le fabriquer” a déclaré K.L. Dhingra, le directeur de ITI. La montre sera proposée en deux modèles, l’un à 20 dollars (15 euros) et l’autre aux alentours de 50 dollars (37 euros). En plus du système d’alerte et du GPS, cette dernière comportera une caméra intégrée, capable de filmer durant 30 minutes.
Si l’idée à de quoi séduire et laisse imaginer d’un monde meilleur où aucune agression ne serait perpétrée, des avocates spécialisées dans la sécurité des femmes restent dubitatives quant à l’efficacité avérée du projet. Bien sûr, ce moyen de prévention est mieux qu’aucun mais prévenir la police ne permettrait pas selon elles de résoudre les problèmes des agressions sexuelles.
“Je pense que cela ne fera aucune différence dans le traitement des cas de viols”, se désole Sehba Farooqui, défenseure des droits des femmes à Delhi. En Inde, les policiers se montrent pour la plupart réticents à enregistrer les plaintes des victimes de viols et autres agressions sexuelles. Alors un simple SMS a peu de chances de changer la donne. Le vrai fond du problème n’est pas le manque de réactivité de la police, mais son manque d’intérêt. Faire évoluer les mentalités sur ce problème de société serait la seule solution viable.
A l’heure actuelle, une ligne téléphonique spécialement conçue pour enregistrer les plaintes de victimes de viols a été mise en place par le gouvernement de Delhi. Malheureusement, son efficacité laisse à désirer, certains appels n’obtenant pas de réponse ou les opérateurs se montrant trop lents à réagir. Reste donc à voir si une montre les rendra plus efficaces.