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Selon le gouvernement du Hamas, 300.000 déplacés sont rentrés lundi dans le nord du territoire, à la faveur du fragile cessez-le-feu en place depuis le 19 janvier entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.
Le gouvernement israélien a par ailleurs annoncé que huit des otages retenus à Gaza, sur les 26 devant encore être libérés durant la première phase de l'accord de trêve, étaient morts.
Dès l'ouverture du passage menant vers le nord, tôt lundi, un flot ininterrompu d'hommes, de femmes et d'enfants chargés de bagages ou poussant des chariots s'est mis en marche sur la route côtière, entre la Méditerranée à gauche et des rangées d'immeubles dévastés à droite.
Postés aux abords de la route, des chars israéliens surveillaient cette marée humaine.
"C'est un sentiment formidable de rentrer chez soi, auprès de (...) ses êtres chers et pour inspecter sa maison, s'il y a toujours une maison", a confié dans la foule un déplacé, Ibrahim Abu Hassera.
La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de Gaza ont été déplacés par la guerre.
De retour à Gaza-ville, Lamees al-Iwady, une femme de 22 ans, dit vivre "le plus beau jour" de sa vie. "Nous reconstruirons nos maisons, même si c'est avec de la boue et du sable."
De longues files de véhicules, surchargés de bagages, sont remontées aussi vers le nord sur un autre axe, plus à l'est.
Des foules s'étaient mises en route dès samedi, mais s'étaient heurtées au niveau de la ville de Nousseirat au refus israélien de les laisser traverser le couloir de Netzarim, qui coupe le territoire d'est en ouest, au sud de la ville de Gaza.
Israël, accusé par le Hamas de "violer" l'accord de trêve, avait invoqué la non-libération d'une otage, Arbel Yehud, et l'absence d'une liste recensant les morts et les vivants parmi les 87 otages encore à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l'armée.
Dimanche soir, un règlement a été trouvé, le Hamas s'engageant à libérer trois otages jeudi, dont Arbel Yehud, 29 ans, et Agam Berger, 20 ans, capturée alors qu'elle effectuait son service militaire près de Gaza.
Trois autres captifs doivent rentrer chez eux samedi comme prévu par l'accord, en échange de prisonniers palestiniens.
Israël a également annoncé avoir obtenu du Hamas la liste précisant le statut des otages.
Lundi soir, le Jihad islamique, un groupe armé allié du Hamas, a diffusé une vidéo d'une minute montrant Arbel Yehud, manifestement très éprouvée, qui demande au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, de tout faire pour libérer les otages.
Dans le nord de Gaza, malgré l'émotion du retour, les déplacés retrouvent un paysage de dévastation.
Selon le gouvernement du Hamas, 135.000 tentes et caravanes sont nécessaires à Gaza-ville et dans le gouvernorat du nord, où plus de 90% du bâti a été détruit.
La guerre a aussi détruit "les infrastructures publiques, les systèmes de traitement des eaux usées et d'approvisionnement en eau potable et la gestion publique des déchets", a déclaré à l'AFP Achim Steiner, le chef du Programme d
es Nations unies pour le développement (Pnud).
Pour le Hamas, le retour des déplacés est une "victoire" contre "les plans d'occupation" de Gaza et de "déplacement" forcé des Palestiniens.
Dimanche, l'idée lancée par le président américain, Donald Trump, de déplacer les Gazaouis vers l'Egypte et la Jordanie pour, selon ses termes, "faire le ménage" dans le territoire, a déclenché une volée de dénonciations dans le monde arabe.
Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, tout comme le président palestinien, Mahmoud Abbas, ont rejeté toute idée de déplacement forcé, qui renvoie pour les Palestiniens à la "Nakba" ("Catastrophe" en arabe), le nom donné à leur déplacement de masse après la création d'Israël en 1948.