Le Maroc est appelé à préserver ses ressources en eaux souterraines et à les utiliser dans le cadre d’une gestion rationnelle et intégrée à même de garantir leur pérennité pour affronter les périodes de pénurie d’eau ainsi que pour assurer les besoins vitaux des générations futures, a souligné, à Marrakech, Abdelkader Benomar, directeur de la recherche et de la planification de l’eau au sein du ministère chargé de l’Eau.
Les eaux souterraines qui constituent une véritable ressource stratégique pour le Royaume, jouent un rôle déterminant dans le développement socioéconomique de plusieurs régions, a-t-il ajouté dans le cadre du 41ème Congrès de l’Association Internationale des hydrogéologues (AIH), organisé à Marrakech du 15 au 19 septembre courant sous le thème “Eaux souterraines: défis et stratégies”.
Ces eaux (parfois appelées “eaux des pauvres” en raison de leurs coûts faibles) présentent plusieurs avantages, dont une meilleure qualité, une bonne répartition spatiale, une régularité assurée, une facilité d’accès et d’exploitation et un faible coût de mobilisation, a relevé M. Benomar dans une présentation sous le thème “Eaux souterraines: comment concilier satisfaction des besoins et développement durable”.
“Tous ces atouts exposent, trop souvent, ces eaux souterraines, à une exploitation intense, parfois anarchique sans respect de la réglementation”, a-t-il déploré. C’est pourquoi, poursuit M. Benomar, un nouveau mode de gouvernance de ces eaux, a été élaboré et mis en œuvre par les autorités publiques pour garantir la pérennité et sauvegarder la qualité des eaux souterraines à l’échelle nationale. Ce mode de gouvernance, qui privilégie la participation, l’implication et la responsabilisation de tous les acteurs concernés dans le cadre de “contrats de nappes”, permettra de rééquilibrer les niveaux des plans d’eau des aquifères souterrains déficitaires au niveau du Royaume, a-t-il expliqué. “Les eaux souterraines sont un bien précieux que nous avons hérité de nos ancêtres et que nous devons utiliser tout en préservant le droit des générations futures”, a-t-il conclu.
Le “Contrat de nappe” est un ensemble de mesures techniques, réglementaires et institutionnelles à mettre en place en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés en vue d’assurer une gestion durable de la nappe. L’approche “Contrat de nappe” a pour objectif la protection des nappes d’eau souterraine contre les risques de surexploitation et de pollution en vue d’assurer une gestion, et ce à travers la limitation des pompages dans les nappes, le renforcement du système de contrôle (police de l’eau) et la constitution des périmètres d’interdiction et sauvegarde. Ce congrès de l’AIH a connu la participation de plus de 600 experts, scientifiques, chercheurs, ingénieurs, hydrologues, praticiens, décideurs institutionnels et représentants d’organisations non gouvernementales de plus de 92 pays. Les travaux du congrès s’articulent autour de plusieurs thèmes d’actualité, notamment “Changements climatiques et ressources en eau souterraine”, “L’interaction entre les eaux souterraines et les eaux de surface”, “Vulnérabilité, pollution et assainissement des ressources en eau souterraine”, “Gestion et gouvernance des ressources en eau souterraine”, “Outils et techniques d’investigation des ressources en eau souterraine”, “Ressources en eau souterraine non conventionnelle” et “Eaux souterraines et exploitation des hydrocarbures”.