Une école saccagée et incendiée dans le centre du Mali


Vendredi 26 Mai 2017

Une école primaire a été saccagée et incendiée mercredi dans le centre du Mali par des jihadistes présumés, a t-on appris jeudi de sources administratives et auprès de la gendarmerie.
"Des jihadistes armés qui sont +contre l'école occidentale+ ont attaqué, saccagé et brûlé des salles de classe de l'école primaire de la commune de Ndodjiga, dans le cercle de Youwarou", dans la région de Mopti (centre du Mali), a déclaré jeudi à l'AFP un responsable de l'administration locale sous couvert de l'anonymat.
Les assaillants "ont mis le feu aux classes et ont également tiré en l'air. Ils ont aussi menacé de s'attaquer à d'autres écoles. Deux civils présents sur les lieux ont été bastonnés", a indiqué une autre source administrative.
Le saccage et l'incendie de l'école sont survenus mercredi après-midi, selon ces sources.
La gendarmerie de Mopti, chef-lieu de la région du même nom, interrogée jeudi par l'AFP, a "confirmé la destruction de plusieurs salles", sans donner plus de détails. Elle a en outre annoncé un renfort d'"hommes" dans la zone.
C'est la première fois qu'une école, où l'enseignement est dispensé en français, est saccagée et brûlée dans cette région du centre du Mali par des jihadistes présumés.
"Si l'Etat (malien) ne fait rien, les enseignants, par peur, ne donneront plus de cours", a déclaré jeudi à l'AFP un enseignant d'une école située à quelques dizaines de km de la commune de Ndodjiga.
Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur de la déroute de l'armée face à la rébellion, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.
Ces groupes en ont été en grande partie chassés par le lancement en 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l'application accumule les retards.
Depuis 2015, ces assauts se sont étendus dans le centre et le sud du pays. Le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Jean-Pierre Lacroix, a annoncé le 17 mai à Bamako le déploiement prochain d'une "force d'intervention rapide", composée de Casques bleus sénégalais, dans le centre du Mali où se sont multipliées depuis 2015 attaques et violences intercommunautaires.
Par ailleurs, deux Casques bleus ont été tués au Mali et un troisième blessé mardi dans une embuscade tendue aux environs d'Aguelhok (nord-est), près de la frontière algérienne, a annoncé la Mission des Nations unies (Minusma).
Ils effectuaient une patrouille à pied vers 06H30 GMT à 5 km d'Aguelhok, a précisé la force de l'ONU dans un communiqué, sans révéler leur nationalité. Une source militaire au sein de la force de l'ONU a affirmé à l'AFP qu'ils appartenaient au contingent tchadien.
"Cette attaque s'ajoute à une vague de violences qui, au cours des dernières semaines, a ciblé sans distinction les populations civiles, les forces armées maliennes et les forces internationales", a souligné le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, cité dans le texte.
"Ces violences ne visent qu'à ébranler les efforts du camp de la paix pour ramener la stabilité et l'unité au Mali", a-t-il estimé, réaffirmant le soutien de la Minusma aux "efforts du gouvernement malien et des autres parties signataires ainsi que du peuple du Mali dans la mise en oeuvre de l'accord" de paix.
Un Casque bleu libérien avait été tué le 3 mai dans une attaque contre le camp de la force de l'ONU à Tombouctou (nord-ouest).
Cette attaque, comme la plupart de celles perpétrées ces dernières semaines au Mali, avait été revendiquée par le "Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans", alliance jihadiste récemment créée, sous le commandement du chef islamiste touareg malien Iyad Ag Ghaly.


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