Ces nouvelles frappes surviennent alors que la situation s'est encore dégradée en Turquie même, où 16 soldats turcs ont péri ce week-end dans l'attaque de leur convoi qui circulait dans la province d'Hakkari, qui jouxte la frontière irakienne.
Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière commise par les séparatistes kurdes contre les forces de sécurité turques depuis la fin du cessez-le-feu, en juillet.
Mardi matin, un nouvel attentat à la bombe a visé un minibus de la police turque dans la province d'Igdir (est), à proximité de la frontière avec l'Arménie. Douze policiers ont été tués mardi lors d'une attaque à l'explosif dans l'est de la Turquie attribuée aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dont l'aviation turque a bombardé intensivement les bases dans le nord de l'Irak. L'attaque a visé un minibus de la police dans la province d'Igdir, a rapporté l'agence progouvernementale Anatolie. Un précédent bilan fourni de source officielle faisait état d'au moins 10 morts.
Un engin explosif a explosé au passage du véhicule de la police alors qu'il circulait dans la région d'Aralik, aux confins des frontières de la Turquie avec l'Azerbaïdjan, l'Arménie et l'Iran, ont précisé à l'AFP des sources des services de sécurité. Trois policiers ont également été blessés lors de cette embuscade, ont-elles ajouté.
L'opération de Daglica est la plus meurtrière menée par le mouvement rebelle kurde depuis la reprise des affrontements entre l'armée et le PKK fin juillet, qui ont fait voler en éclats les discussions de paix engagées à l'automne 2012 pour mettre un terme à un conflit qui a fait quelque 40.000 morts depuis 1984.
D'après deux sources gouvernementales, plus de 40 avions, des chasseurs F-16 et F-4, ont pris part à cette nouvelle vague de bombardements contre des bases extérieures du PKK installées dans le Kurdistan irakien, dans les secteurs de Qandil, Basyan Avachin et Zap.
Des entrepôts d'armes mais aussi de nourritures et des positions d'artillerie du PKK ont été visés dans cette opération aérienne qui a débuté lundi à 22h00 (heure locale) et s'est poursuivie pendant près de six heures.
Les autorités turques ont déclenché en juillet une "guerre synchronisée" censée viser à la fois les djihadistes de l'Etat islamique (EI), jugés responsables d'un attentat suicide commis à Suruç, dans le sud-est de la Turquie, et les combattants kurdes, qui avaient réagi à l'attaque en s'en prenant à des membres des forces de sécurité accusées d'inertie, voire de collusion.
L'offensive contre les séparatistes kurdes, qui a fait au moins 2.000 morts dans les rangs kurdes et une centaine dans les rangs des forces de sécurité, a fait voler en éclats le cessez-le-feu en vigueur depuis 2012 et gelé le processus de paix lancé la même année.
Elle a fait également monter les tensions en Turquie à l'approche des législatives anticipées du 1er novembre, où le Parti de la justice et du développement (AKP), la formation islamo-conservatrice du président Recep Tayyip Erdogan, espère regagne sa majorité absolue perdue aux élections de juin dernier.