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Présentée par la troupe «Al Kaf», dirigée par Abdelilah Ajil, cette pièce a séduit un public nombreux venu notamment de Sidi El Bernoussi pour assister à la représentation d’une création dont la trame s’inspire des attentats du 16 mai.
Sur un ton à la fois comique et tragique, la pièce raconte l’histoire de Chama, une femme devenue aveugle à force de pleurer son époux tué lors de cet événement. Cette veuve, qui a du mal à survivre à la perte de son mari, se rend régulièrement au cimetière, espérant faire revivre les souvenirs qu’elle a partagés avec ce dernier. En compagnie du marchand d’eau qu’elle supplie de la conduire auprès du fossoyeur, qui refuse d’ailleurs de construire un caveau autour de la tombe du défunt pour n’avoir pas été payé.
Entre dialogues en arabe dialectal et monologues en arabe classique, «Le cri de Chama» nous offre un spectacle émouvant interprété par des comédiens talentueux et très inspirés dont les mots, les gestes et la mobilité contribuent à donner plus de vivacité à la pièce.
Au-delà du martyre de Chama, cette pièce soulève de nombreuses questions en rapport avec le terrorisme ainsi que d’autres sujets de réflexion que l’auteur de la pièce, Hassan Nraiss, a voulu dévoiler dans cet espace dont le cimetière est une symbolique. Et pour cause, «l’une des particularités de ce lieu, est qu’il met tous ses résidents sur un pied d’égalité. Ces tombes sont celles de gens issus de divers secteurs», estime-t-il.
«Le cri de Chama» constitue aussi un prétexte pour son auteur de mettre en lumière de nombreux problèmes auxquels est confronté le citoyen marocain de nos jours, dans un contexte marqué par la crise et des conditions de vie difficiles.
A rappeler que la pièce est interprétée par une pléiade de comédiens, à savoir Abdelkhalek Fahid, Nojoum Al Zahra, Rabaä Rafïï, Majid Lakroum, Abdellah Chicha et Abdelilah Ajil.
Ainsi, le public casablancais a eu droit à un spectacle inédit sur des questions existentielles que l’auteur a su mettre en scène avec brio.