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Dans la région de Tillabéri (sud-ouest), "33 écoles ont temporairement suspendu leurs activités" et "18 écoles ont dû fermer" à cause "des menaces et exactions des groupes armés non étatiques", indique le bulletin du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) de Niamey.
Ces établissements se trouvent dans la commune de Torodi, près du Burkina Faso, et dans les zones d'Ayorou et Abala, proches du Mali.
Pour "assurer la continuité des cours", les autorités ont "regroupé" certaines écoles dans les endroits "les plus calmes" et ont entrepris "la sécurisation des zones" pour "rassurer les populations effrayées", explique l'agence onusienne.
De nombreuses zones de la région de Tillabéri sont le théâtre "d'effroyables violences" de "groupes armés tuant, enlevant des civils" et "brûlant les écoles et pillant les maisons, les entreprises et le bétail", a déploré la semaine passée la représentation locale du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).
En revanche, les écoles où l'arabe est enseigné "ne sont pas inquiétées" par les assaillants, selon des habitants de ces zones.
Dans le sud-est du Niger, plusieurs dizaines d'écoles scolarisant notamment des enfants déplacés nigériens et des réfugiés nigérians sont restées fermées depuis 2017 face à la persistance des violences de Boko Haram dans la région de Diffa, frontalière du fief des insurgés islamistes dans le nord-est du Nigeria, selon l'ONU.
Dans cette même région, 44 écoles "ont fermé provisoirement" à cause "du faible effectif d'élèves", déplore l'ONU.
Certains établissements ont fermé après les toutes premières attaques de Boko Haram - nom qui signifie "l'école occidentale est un péché" - en février 2015, avait expliqué à l'AFP un élu local.
Des écoles avaient été "mises à sac ou brûlées" par Boko Haram et "des enseignants avaient reçu des menaces de mort", ce qui les avait "poussé à fuir", selon cet élu. En octobre 2017, le directeur d'une école primaire a même été égorgé par des hommes de Boko Haram, d'après le ministère nigérien de l'Enseignement .
A rappeler qu’ en janvier, l'ONU a répertorié 582 victimes civiles dans 244 attaques attribuées à Boko Haram entre 2015 et 2017 dans la seule région de Diffa. L'ONU n'avait pas fourni de bilan des militaires nigériens qui paient un lourd tribut avec des dizaines de morts.
Début décembre, Niamey a dit craindre des attaques de Boko Haram contre les forces nigériennes début 2019 et souhaité former des forces spéciales contre les jihadistes.
Les autorités ont instauré l'état d'urgence à Diffa et dans plusieurs zones de l'ouest, proches du Mali et du Burkina Faso, souvent théâtres d'attaques d'islamistes ainsi que dans le Parc du W, à cheval sur le Niger, le Burkina et le Bénin, désormais considéré comme une zone à hauts risques.
Malgré des frontières poreuses, le Niger apparaît comme l'un des pays les plus stables dans une zone sahélienne en proie aux troubles.