Une année après son entrée en vigueur : L’assurance multirisque climatique peine à trouver des clients


Hassan Bentaleb
Mardi 15 Mai 2012

Une année après son entrée en vigueur : L’assurance multirisque climatique peine à trouver des clients
Qu’en est-il du dispositif d’assurance multirisque climatique instauré il y a un an par le gouvernement ? Au regard des chiffres, le bilan semble mitigé. En effet, seuls 20.500  agriculteurs sont aujourd’hui protégés par un contrat d’assurance climatique, soit environ 13% des exploitations agricoles. Dans le détail, environ 94%  des céréales et seulement 6% des légumineuses sont couvertes alors que l’Etat  a tablé sur la couverture de 300.000 ha pour la campagne 2011-2012 et un million d’hectares en 2015.
Selon des chiffres émanant de la Mutuelle agricole marocaine d’assurances (MAMDA), le secteur a drainé un chiffre d’affaires de 240 millions de DH dont 25 MDH payés par les agriculteurs et 215 MDH par l’Etat.
La même source indique que la campagne agricole 2011-2012 a enregistré la souscription de polices d’assurance couvrant 326.297 hectares, soit un capital assuré de 605 MDH. La région Chaouia-Ourdigha a ainsi enregistré la souscription de polices d’assurance pour 57.626 hectares, soit 18% de la superficie agricole locale avec un capital assuré de 121 MDH suivie par  Marrakech-Tensift-El Haouz avec 54.811 ha soit 17% de la SAL et un capital assuré de 83 MDH et par Meknès-Tafilalet avec 42.836 ha (13%) et un capital assuré de 80 MDH.
De son côté, la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër a enregistré la souscription de polices d’assurance couvrant 31.921 ha,  soit 10% avec un capital assuré de 73 DH suivie par Taza-Al Hoceima-Taounate et l’Oriental qui ont enregistré respectivement la souscription de polices d’assurance pour 30.758  et 25.999 ha avec un capital assuré de 55 et de 38 MDH.
Les chiffres de la MAMDA ont révélé également  que dans certaines régions comme Doukala-Abda, Gharb-Chrarda-Beni Hssen et  Fès-Boulemane, le taux de couverture s’est situé entre 6 et 7 %, soit un capital assuré ne dépassant pas les 39 MDH.
Pourtant, ces régions sont bien loties par rapport à d’autres comme Tadla-Azilal, Souss-Massa-Daraâ, Tanger-Tétouan, le Grand Casablanca et Guelmim-Smara où le taux de souscription n’a pas dépassé les 3%.
Pour certains observateurs, le dispositif instauré par le gouvernement en 2011 afin d’aider les agriculteurs à atténuer les pertes financières dues à la sécheresse, les inondations, les ouragans, les tempêtes de sable et les dommages causés par la grêle peine à trouver sa vitesse de croisière. D’après eux, plusieurs dysfonctionnements ont entaché sa mise en application. Ils pointent du doigt, en premier lieu, le manque de communication et de sensibilisation notamment  parmi les petits agriculteurs qui sont les principaux concernés par les répercussions des aléas climatiques. En effet, nombreux sont les agriculteurs qui ignorent l’existence d’un tel dispositif malgré ses avantages et coûts relativement bas.  
Ils critiquent le taux choisi pour le calcul des indemnités jugé très faible et ne servant pas les petits agriculteurs, notamment ceux qui sont propriétaires de superficies ne dépassant pas les quatre à cinq hectares.
Les professionnels du secteur reprochent également à l’assurance multirisque climatique la non-couverture de certains risques comme le chergui et les inondations provoquées par les crues des oueds ainsi que la négligence des cultures maraîchères et l’arboriculture.
Ces mêmes professionnels ont exigé que les délais de souscription restent ouverts jusqu’à 31 décembre au lieu du 15 mis en vigueur aujourd’hui.
De son côté, le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch, semble confiant quant à  l’avenir de ce dispositif. En réponse à une question orale devant la chambre des représentants, il a indiqué que le programme en question couvre aujourd’hui neuf produits agricoles et six risques sur l’ensemble du territoire national, qu’il a pu bénéficier à 360.000 ha contre 60.000 auparavant et qu’il compte couvrir 1 million d’hectares en 2015.
Le ministre a annoncé également que son département est en train d’étudier la possibilité d’extension de ce dispositif à d’autres cultures ainsi qu’à l’élevage d’ici 2014.


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