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Dans le cadre du programme Agrimonde, ces chercheurs ont reconstitué les quantités de nourriture produites entre 1961 et 2003, pour faire des projections sur les 45 années suivantes. Ils ont ensuite bâti deux scénarios pour l'avenir, présentés à la presse mercredi.
Le premier scénario "correspond à la prolongation des évolutions historiques des productions et des utilisations de biomasse dans un mode totalement libéralisé". Il suppose une poursuite de la croissance des rendements agricoles, mais aussi des terres consacrées à l'élevage, la consommation de viande continuant de grimper. Dans ce scénario les inégalités d'accès à l'alimentation s'accroissent et les dégâts environnementaux sont uniquement traités "dès lors qu'ils deviennent trop aigus". Le second scénario fait le pari d'une rupture, l'humanité décidant de mettre en place les conditions d'un développement durable de la planète.
Selon ce scénario, les disponibilités moyennes en 2050 seraient égales à 3.000 kilocalories par habitants et par jour, dont seulement 500 d'origine animale. Cette norme suppose d'un côté une baisse de 25% des consommations individuelles dans les pays développés, et une augmentation équivalente en Afrique sub-saharienne, notent les auteurs.
D'énormes gains sont réalisables dans la lutte contre le gaspillage alors que des calculs effectués l'an dernier montrent que 30% de la production alimentaire mondiale reste inutilisée, selon les chercheurs.
D'ores et déjà, 4.800 kilocalories sont produites par jour et par habitant sur Terre, mais 600 sont perdues dans les champs et 800 dans les chaînes de transformation et de distribution.
Aujourd'hui, "les assiettes sont très différemment garnies. Dans les pays de l'OCDE, il y a eu une croissance régulière pour arriver à 4.000 calories par jour et par habitant, alors que l'Afrique stagne entre 2000 et 2500 calories", a souligné Gérard Matheron, directeur général du Centre de coopération et de recherche agronomique pour le développement (CIRAD).