La détente des prix résulterait d’un ralentissement marqué des prix des produits alimentaires, selon le HCP
L’inflation a poursuivi sa décrue au premier trimestre 2024. D’après le Haut-commissariat au plan (HCP), elle s’est établie à son niveau le plus bas depuis onze trimestres. Une nouvelle plutôt rassurante pour les ménages fortement touchés par la folle hausse des prix observée au cours des dernières années.
Selon les données recueillies par l’institution et rendues publiques récemment, « la progression annuelle de l’indice des prix à la consommation aurait ralenti à +1,1% au premier trimestre 2024, soit 2,7 points de moins qu’au trimestre précédent ».
D’après les explications du Haut-commissariat, « cette détente des prix aurait résulté d’un ralentissement marqué des prix des produits alimentaires, refluant à +1,4% sur un an, après avoir atteint +7,7% un trimestre auparavant ».
Dans sa dernière note de conjoncture du premier trimestre 2024 et perspectives pour le deuxième 2024, le HCP attribue également ce reflux à la « moindre augmentation des prix des produits non-alimentaires, revenant à +0,9% sur un an, contre 1% enregistrée au quatrième trimestre 2023 ».
L'inflation sous-jacente aurait parallèlement connu une évolution semblable
Excluant les prix soumis à l’intervention de l’Etat et les produits à prix volatils, l'inflation sous-jacente aurait parallèlement connu une évolution semblable, mais à un rythme moindre comparativement à celui de l’inflation globale.
Après analyse des données, il ressort qu’elle a atteint +2,5% au premier trimestre 2024, après +3,7% un trimestre plus tôt, suite à l’allègement des pressions inflationnistes dans l'alimentation (hors produits frais) et du recul des prix des produits manufacturés.
Grâce notamment à la baisse des prix des produits frais avec une contribution de -0,6 point, surtout celle des légumes frais et des agrumes, les prix alimentaires auraient constitué le principal moteur du recul de l’inflation, après la forte hausse observée l'an dernier.
«L’augmentation de la disponibilité sur le marché, occasionnée, en partie, par l’alternance du cycle de production de certaines cultures et une hausse des importations, aurait entraîné un apaisement des tensions sur leurs prix », a en outre indiqué l’institution dans sa note.
Selon la même source, hors produits frais, la poursuite du ralentissement des prix, en particulier des produits à base de céréales et des huiles de table, attribuable au repli de leurs prix à l’international, aurait, également, soutenu la décélération continue de l’inflation.
A noter que le relèvement habituel des prix du tabac, au mois de janvier, aurait été moindre que celui enregistré une année auparavant (+2,2%, au lieu de +5,4% un an plus tôt), a fait savoir le Haut-commissariat.
Toujours selon le HCP, le ralentissement au niveau des prix des produits non-alimentaires aurait marqué plus sensiblement les produits manufacturés (+0,6%, contre +1,6% au trimestre précédent) et, dans une moindre mesure, ceux des services (+1,1%, après +1,2%).
D’après l’organisme, « il aurait été, essentiellement, tiré par l’ajustement à la baisse des prix des produits pharmaceutiques au mois de janvier (-0,1 point de contribution à l’inflation), dans un contexte de réduction de la TVA sur ces produits ».
Dans sa note, le Haut-commissariat rapporte à l’inverse que « les prix de l’énergie auraient quasiment stagné (-0,1%), après le repli de 1,5% enregistré au trimestre précédent ».
Alain Bouithy