"Cinq kamikazes en tout, tous des hommes adultes, étaient impliqués dans ces incidents et ont tué trois personnes", a indiqué à l'AFP Ibrahim Abdulkadir, porte-parole régional de l'Agence nationale de gestion des urgences (Nema).
Une vingtaine de blessés ont été conduits à l'hôpital de Maiduguri, capitale de l'Etat du Borno, à quelques kilomètres du camp, a-t-il ajouté.
La première explosion a eu lieu dans un bâtiment informel abritant près de 200 déplacés, où trois kamikazes se sont introduits et ont déclenché leur ceinture explosive, tuant deux personnes.
Les attaques suivantes se sont déroulées dans le camp de déplacés voisin de Muna.
"Les assaillants ont frappé à l'aube, vers 4h30, et ont provoqué des incendies de tentes", a confirmé à l'AFP Tijjani Lumani, le coordinateur de ce camp qui accueille des dizaines de milliers de résidents de la région.
Les Nations unies estiment que près de 800.000 personnes ont trouvé refuge dans la grande ville du nord, fuyant le conflit entre l'armée nigériane et Boko Haram.
Le camp de Muna, non grillagé et facile d'accès, a déjà été la cible d'attentats-suicide coordonnés à la mi-février. Des organisations humanitaires ont dénoncé la semaine dernière une forte dégradation des conditions de vie dans le camp de Muna, notamment un grave manque d'approvisionnement d'eau.
Le conflit a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009 et selon l'ONU, 7,1 millions de personnes sont en "grave insécurité alimentaire" sur les pourtours du lac Tchad.
Par ailleurs, une des principales organisations des droits de l'Homme au Nigeria a dénoncé mardi des "attaques" visant le bureau d'Amnesty International à Abuja ces derniers jours, demandant aux autorités d'ouvrir une enquête, alors que l'armée a récemment accusé Amnesty de vouloir déstabiliser le pays.
Lundi, "un groupe de manifestants a barricadé le bureau d'Amnesty International et demandé à l'organisation internationale de quitter le Nigeria dans les 24 heures", s'indigne dans un communiqué signé du Socio-Economic Rights and Accountability Project (Serap).
Le Serap demande au président Muhammadu Buhari "une enquête approfondie sur les attaques apparemment sponsorisées et coordonnées contre le bureau d'Amnesty International au Nigeria et de garantir la sécurité de son personnel".
L'ONG nigériane demande au gouvernement de "nommer et dénoncer publiquement les commanditaires, et de les traduire en justice" afin d'"envoyer un message fort de protection et de soutien à la société civile".
"Certains n'apprécient peut-être pas certaines choses qu'Amnesty International a dites, mais cela ne justifie en aucune façon ce genre d'attaque collective contre son bureau et ses employés", poursuit le Serap.