Une 7ème cellule terroriste démantelée en Tunisie en moins d'une semaine

Tunis affirme détenir et surveiller 800 jihadistes revenus des zones de conflit


Jeudi 5 Janvier 2017

Une "cellule terroriste" de 13 membres qui tenait des "réunions sécrètes dans une mosquée" et enrôlait des jeunes au profit de groupes jihadistes a été démantelée mardi près de Sousse (est), a indiqué mercredi le ministère tunisien de l'Intérieur.
Il s'agit de la 7e annonce de ce type par les autorités en moins d'une semaine en Tunisie, où le débat est actuellement intense autour de la menace jihadiste. Selon les autorités, plus de 70 jihadistes présumés ont été arrêtés depuis le 25 décembre.
D'après le dernier communiqué du ministère de l'Intérieur, les 13 personnes interpellées mardi à Hergla, au nord de Sousse, ont entre 22 et 43 ans et ont avoué avoir recruté et envoyé "12 jeunes dans des zones de tension", une référence à la Syrie, l'Irak ou encore la Libye.
Selon le texte, elles ont aussi admis être "en relation" avec un dirigeant de la phalange Okba Ibn Nafaâ, un groupe lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) principalement actif dans les montagnes de l'ouest du pays.
Depuis sa révolution en 2011, la Tunisie a connu l'essor d'une mouvance jihadiste responsable de la mort de plus d'une centaine de soldats et de policiers, mais aussi d'une vingtaine de civils et de 59 touristes étrangers, selon des chiffres officiels.
En juin 2015, un homme armé d'une Kalachnikov avait tué 38 touristes sur une plage et dans un hôtel de Port el-Kantaoui, près de Sousse. Cette attaque sanglante avait été revendiquée par le groupe ultraradical Etat islamique (EI).
Le rythme des démantèlements de "cellules terroristes" s'est toutefois sensiblement accéléré ces derniers mois en Tunisie, et les annonces sont devenues quasi quotidiennes.
Unique pays rescapé du Printemps arabe, la Tunisie compte quelque 3.000 ressortissants dans les rangs d'organisations jihadistes, selon les autorités, jusqu'à 5.500 d'après un groupe de travail de l'ONU.
Un vif débat agite actuellement le pays sur la perspective d'un retour massif de ces jihadistes.
Fin décembre, le syndicat national des forces de sécurité intérieure a notamment fait valoir que ces combattants avaient "reçu des formations militaires et appris à manipuler toutes sortes d'armes de guerre sophistiquées". Ils pourraient rejoindre les "cellules dormantes" du pays et "élargir le cercle du terrorisme", a-t-il prévenu dans un communiqué.
Par ailleurs, le gouvernement tunisien a assuré dernièrement  avoir emprisonné et placé sous surveillance 800 jihadistes tunisiens après leur retour de zones de conflit depuis 2007.
Le ministre de l'Intérieur Hédi Majdoub avait révélé la semaine dernière que 800 jihadistes tunisiens étaient déjà rentrés et affirmé que les autorités détenaient "toutes les informations sur ces individus".
Les 800 jihadistes évoqués par le ministre de l'Intérieur représentent tous ceux qui sont revenus depuis 2007, a précisé vendredi le porte-parole du gouvernement Iyed Dahmani, en référence à la guerre qui faisait déjà rage en Irak.
Parmi ces 800 jihadistes, certains sont en prison, d'autres en assignation à résidence ou sous stricte surveillance, a ajouté M. Dahmani.
Le Premier ministre tunisien Youssef Chahed a affirmé la veille que "l'Etat tunisien n'a signé aucun accord sur le retour des terroristes et que la position du gouvernement est claire: il n'est pas favorable à leur retour des zones de tension".
"Ceux qui reviendront seront immédiatement arrêtés dès leur arrivée sur le territoire tunisien et seront jugés. Et la loi antiterroriste sera appliquée contre eux", a-t-il ajouté.
Le retour des jihadistes suscite une inquiétude grandissante dans le pays et certaines voix ont même appelé à les déchoir de leur nationalité.
Interdite par la Constitution, cette mesure a été rejetée par le président Béji Caïd Essebsi, dont les propos au début du mois à Paris ont contribué à faire monter le débat.
"On ne peut empêcher un Tunisien de revenir dans son pays", "mais évidemment, nous allons être vigilants", avait-il dit à l'AFP.


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