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Les pèlerins marocains ont-ils raison de s’inquiéter ? «Non», nous a répondu un responsable du ministère de la Santé. Selon lui, aucune alerte épidémiologique internationale diffusée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ne leur est parvenue. «A l’heure qu’il est, l’OMS nous a notifié seulement le cas d’une personne originaire du Golfe ayant contracté ledit virus et qui est actuellement sous traitement».
En effet, l’OMS a fait cette annonce lundi via son système "d'alerte et de réponse globale" en précisant que les examens pratiqués sur le patient, un homme de 49 ans, font état d'insuffisances respiratoire et rénale et confirment l'existence d'un nouveau coronavirus. Il s’agit d’un type de virus appartenant à la famille des coronaviridae tels que celui qui est responsable du SRAS ou celui qui est à l'origine du rhume. Ils doivent leur nom au fait qu'ils se présentent sous une forme de couronne ou corona. Ils infectent les oiseaux, de très nombreux mammifères, dont les humains. Chez ces derniers, ils colonisent les voies respiratoires et digestives, ainsi que les tissus nerveux, mais aussi le foie, le cœur, les reins, les yeux… Ils provoquent aussi des pneumonies, des pleurésies, des gastroentérites et des diarrhées.
Même son de cloche du côté des responsables de l’Institut Pasteur de Casablanca qui nous ont affirmé que le protocole de vaccination exigé par les autorités sanitaires saoudiennes n’a pas changé et qu’aucune nouvelle consigne n’a été donnée. «On continue à administrer aux pèlerins marocains les vaccins de la méningite et de la grippe comme d’habitude sans plus», nous a-t-on confié.
Pour sa part, Margaret Chan, directrice générale de l'OMS, a déclaré dans un communiqué que son organisme suit de près la situation des cas notifiés par l’Arabie Saoudite tout en précisant qu’elle ne va pas laisser, sous aucun prétexte, les pèlerins s’exposer à un quelconque danger.
La directrice de l’OMS a saisi également l’occasion pour indiquer que son organisation n’a recommandé aucune restriction sur les déplacements vers l’Arabie Saoudite.
Des propos qui rejoignent de près ceux de Peter Openshaw, directeur du centre des infections respiratoires à l'Imperial College de Londres, pour qui le nouveau virus ne semble pas, à ce stade, devoir être un sujet de préoccupation publique. Pour lui, il faut plus de la vigilance que de l'inquiétude, d’autant qu'aucun lien n'a été établi entre le cas saoudien décédé et le cas qatari et que leur apparition peut relever d'une coïncidence. Il n’en demeure pas moins qu’à l’heure actuelle, il n’existerait pas de médicament antiviral contre le coronavirus, à en croire l’Agence canadienne de la santé publique. D’où la panique qui s’est emparée des pèlerins.