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Les protestations continuent depuis 22 jours, plus précisément après l’effondrement d’une maison sur une femme et sa fille, sauvées in extremis par leurs voisins. Après la marche qui a sillonné les artères de la ville, les sit-in organisés devant les sièges du premier arrondissement, la municipalité et Al Omrane, les habitants ont battu le pavé hier devant le siège de la province et protesté contre le mutisme, l’exclusion, la corruption et les fausses promesses.
Les habitants parlent de listes manipulées par les autorités locales, certains agents précisément, de pratiques frauduleuses tels que la corruption, le clientélisme et le favoritisme qui ont permis à certaines personnes étrangères au quartier de bénéficier de lots et appartements, tandis que d’autres familles habitant le quartier depuis longtemps ont été tout simplement exclues du programme.
«Il est des familles qui vivent dans la misère absolue. Elles n’ont même pas les moyens pour payer les frais de constitution du dossier. Elles sont du coup exclues et coincées sous leurs toits menaçant ruine. Les autorités locales ainsi que le conseil municipal sont appelés à adopter une approche vraiment sociale et humaniste pour résoudre ces cas d’exception» remarque un acteur associatif.
Aujourd’hui, il ne s’agit plus du droit au logement, mais surtout des droits à une vie décente, à des services de base, à la dignité, surtout que plusieurs familles vivent dans des tentes depuis plusieurs semaines.
« Au Maroc, on peut voir un programme avec un gros budget et des objectifs stratégiques produire des résultats à l’envers à cause d’un agent d’autorité corrompu ! Etant l’outil opérationnel de tels programmes, l’autorité locale doit être immunisée de toutes dérives et dépassements» commente un militant usfpéiste avec beaucoup de regret.
Les autorités locales admettent l’existence de cas à régler toujours selon une approche globale et intégrée avec l’implication des différents intervenants concernés par le dossier, le conseil municipal notamment. D’autre part, les autorités insistent sur l’existence de familles qui ont bénéficié de lots de terrain ou appartements qu’elles ont vendus pour relouer une chambre au cœur du quartier Mellah. Pour ce qui est des accusations de corruption pointant du doigt certains agents d’autorité, les responsables locaux appellent les citoyens à dénoncer ces actes en profitant des garanties qu’assure la loi aux témoins dans les affaires de corruption.
Le quartier Mellah, mémoire collective et espace de partage et de tolérance, est actuellement synonyme de misère, d’enclavement, d’exclusion sociale et d’injustices. Les différents enjeux liés au dossier ont largement abouti à cette gestion hésitante et largement contestée. Ici le politique se mêle à l’économique, au culturel et même au spirituel.
Les autorités locales et les élus ainsi que le reste des intervenants sont appelés à agir d’urgence en vue de désamorcer cette bombe à retardement qui risque de miner la paix sociale dans toute une ville.