Après dix-sept rencontres mercredi soir, la moyenne de buts est la plus faible de l'histoire moderne des Coupes du monde: 1,64 but par match, contre 2,21 lors de l'ensemble du Mondial de 1990, le moins prolifique des trois dernières décennies.
Mercredi, le Chili a battu le Honduras 1 à 0, et la Suisse a surpris l'Espagne sur le même score. En soirée, l'Uruguayen Forlan a réussi le premier doublé du Mondial pour une victoire 3 à 0 contre l'Afrique du Sud.
Du point de vue du jeu, les téléspectateurs habitués aux joutes de la Ligue des champions européenne ne peuvent que constater la différence. Les actions spectaculaires et les exploits individuels se comptent sur les doigts d'une main, et nombre de stars annoncées ont livré une prestation terne, voire faible, comme Kaka (Brésil), Ribéry (France), Cristiano Ronaldo (Portugal) ou Rooney (Angleterre).
Pour expliquer ces matches bridés, la plupart des entraîneurs ont invoqué la pression du premier match en Coupe du monde, qu'il est plus important de ne pas perdre que de gagner.
Sur 32 équipes, seule l'Allemagne a marqué plus de trois buts (4-0 contre l'Australie), proposant l'unique vraie démonstration de football collectif de ce début de Mondial.
Les autres favoris n'ont rien montré: la France et le Portugal n'ont pas marqué, restant sur des matches nuls (0-0), respectivement face à l'Uruguay et la Côte d'Ivoire. L'Angleterre a été accrochée par les Etats-Unis (1-1) comme l'Italie par le Paraguay. L'Argentine a gagné par la plus petite marge (1-0) face au Nigeria. Et l'Espagne est tombée de haut contre la Suisse.
Seuls les Pays-Bas contre le Danemark (2-0), et le Brésil contre la très faible Corée du Nord (2-1) ont marqué deux fois, mais l'un et l'autre ont proposé un football sans imagination.
L'histoire du Mondial est pourtant formelle: les équipes brillantes au premier tour vont très rarement au bout. Et nombreux furent les finalistes qui s'étaient qualifiés laborieusement et sans panache en phase de poules.