-
2024, une année charnière pour la sphère financière au Maroc
-
CCSRS : Le secteur bancaire demeure résilient
-
Port d’Essaouira : Hausse de 29% des débarquements de pêche à fin novembre
-
15% des entreprises sont dirigées par des femmes
-
Marché obligataire : L'offre du Trésor à des plus bas depuis le début de l'année
L’Afrique, dont la plupart des pays ont célébré cette année le cinquantenaire de l’indépendance, débarrassée surtout de la tutelle des empires coloniaux, veut se prendre en main. Et le meilleur moyen, c’est de compter sur ses propres forces pour se reconstruire, et surtout pour en finir avec «l'image d'une Afrique réduite à la misère et aux réserves d'éléphants».
Attijariwafa bank, déjà fort présente dans dix pays de l’Afrique subsaharienne, relevant notamment de l’UEMOA (l’Union économique et monétaire ouest-africaine) et de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), entend s’y renforcer. Et ce ne sont pas les arguments qui manquent pour justifier ce choix. D’abord, le filon africain est très prometteur. Il y a le boom naissant de la demande domestique (habitat, consommation courante…), mais aussi de nouveaux besoins en infrastructures, santé, alimentation, éducation… Des besoins qui nécessitent de gros investissements.
Et comme l’a bien souligné le président El Kettani, dans son discours d’inauguration des travaux de ce forum historique de Casablanca, Attijariwafa bank veut investir et soutenir les acteurs locaux. La banque marocaine, convaincue de la justesse de sa vision, a pris l’engagement d’améliorer sa contribution à l’effort de bancarisation et de modernisation de l’économie partout où elle se trouve dans ces pays de nos frères africains.
Le Maroc, terre d’accueil des Africains, est fier de son africanité et ambitionne d’apporter son expérience et son savoir-faire pour une meilleure mise en valeur du potentiel de performance du continent. Car, au-delà des clichés et des cartes-postales, l’Afrique mérite plus d’attention, plus de sincérité et plus d’égard. Aujourd’hui, après la parenthèse de la colonisation, puis des déchirements de la guerre froide, l’Afrique, de l’avis des experts, constitue un «enjeu fondamental de compétitivité et d’influence», dans un monde dit multipolaire.
Cela dit, il n’est pas moins vrai que l’image de l’Afrique subsaharienne demeure terne. Le continent compte le gros lot de «pays moins avancés». Tributaire des exportations de produits primaires (hors combustibles), l’Afrique est restée à l’écart des exportations mondiales. La part du continent dans les exportations totales de marchandises a reculé de 6,3% en 2000 à quelque 2,5% aujourd’hui. Des chiffres qui donnent du tournis. Avec moins de 2% des échanges mondiaux et des investissements étrangers, l’Afrique, comme dirait M. El Kettani, paraît exclue de la mondialisation. «En dépit des atouts et des formidables gisements de richesses humaines et naturelles dont dispose le continent, le commerce intra-africain représente, selon le P-DG de la banque, près de 10% de l’ensemble des échanges entre le continent et le reste du monde. Quant aux IDE (Investissements directs étrangers) de pays africains vers d’autres pays africains, ils ne représentent que 13% des IDE vers l’Afrique.
Identifier les obstacles
Ce forum, qui se veut d’abord un espace d’échanges et de débat entre hommes d’affaires et décideurs, vise, selon M. El Kettani, quatre objectifs précis:
D’abord, l’identification des obstacles concrets à l’investissement intra-africain. Trois grands sujets majeurs et concrets préoccupent nos opérateurs : les problématiques de transport et de logistique, la visibilité sur les cadres réglementaires et la protection des investissements, et enfin, les leviers de financement des infrastructures et des échanges commerciaux.
Le deuxième objectif consiste à rapprocher les opérateurs économiques en vue de prospecter les opportunités concrètes d’affaires de partenariat et de joint-venture. Les organisateurs prévoient pas moins de 1400 rendez-vous autour de 9 secteurs d’activités.
Attijariwafa bank a décidé de faire de ce forum une rencontre annuelle et de récompenser annuellement les 3 entreprises africaines ayant contribué de façon remarquable au développement des échanges ou des investissements intra-africains. Le Trophée de la Coopération Sud-Sud est un des objectifs de ce forum.
«Attijariwafa bank, banque marocaine donc africaine, croit fortement dans l’avenir de notre continent et dans le processus d’intégration régionale», dixit Mohamed El Kettani, patron de la banque qui veut être la locomotive de «l’Afrique qui avance».