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Un opus de documentation riche d’enseignements et de grande portée historique dans lequel l’auteur d’origine italo-libanaise retrace les origines de la communauté italienne au Maroc dès l’aube du XX siècle; mais aussi la naissance de ses écoles et son évolution. A travers une magistrale synthèse de nombreuses histoires de vie, des portraits et témoignages de quelques représentants significatifs de cette communauté au Maroc.
Un travail de longue haleine dont le résultat est à la hauteur de l’effort fourni, qui devait aider et orienter le lecteur dans sa propre compréhension d’une communauté qu’elle côtoie sans en savoir davantage.
En effet, en plus de donner en ouverture un aperçu historique des relations entre l’Italie et le Maroc, cet ouvrage lève également le voile sur l’horreur vécue par la communauté italienne pendant la guerre dans les camps de détention français et américain. Un volet méconnu de son histoire au Maroc qu’il n’a pas toujours été facile d’évoquer avec les Italiens interviewés.
«Cela n’a pas été facile d’en parler: on voyait qu’ils avaient du mal à en parler. Certains m’ont déclaré se sentir nus en racontant leur séjour dans les internats, prisons de la guerre, chose que je comprends », a confié l’écrivain à Libé. Lors de la présentation de son livre (publié aux éditions Senso Unico Catalano) qui a eu lieu jeudi 5 novembre au Consulat Général d’Italie à Casablanca, devant un parterre d’invités dont de nombreux ressortissants italiens résidant pour l’essentiel depuis plusieurs années au Maroc. L’occasion pour l’auteur, qui s’est fondue dans un brillant exposé, de remercier ces aînés (architectes, femmes au foyer, médecins, vétérinaires, coiffeurs, etc.) qui ont daigné enrichir cette œuvre de leurs précieux témoignages et partager des souvenirs dans certains cas douloureux.
Etaient également présents à cette soirée, les autorités consulaires, l’ambassadeur d’Italie au Maroc, les éditeurs ainsi que de nombreux curieux de divers profils.
«Une grande partie des documents cités dans ce livre viennent de la Bibliothèque nationale de Rome et des archives du Consulat d’Italie de Casablanca et de Tanger. Mais surtout des archives personnelles des personnes interviewées», a précisé Roberta Yasmin.
Disponible en français et en italien, le nouvel opus comporte aussi plusieurs références abondamment illustrées qui témoignent d’une époque certes lointaine, mais encore vivace, notamment parmi les Italiens qui l’ont connue. Et dont la présence à cette rencontre, organisée par le Consulat d’Italie à Casablanca et l’Association Dante Alighieri, résonnait tel un remerciement à son auteur qui rappelle qu’elle a longtemps vécu au Maroc, où elle se sent comme chez elle. «Je me sens plus chez moi ici qu’en Italie. Et pour moi, c’était une dette envers ce pays, d’écrire aussi leur histoire et tout le bien qu’ils ont fait pour les Italiens », a-t-elle conclu.
Repères
Native de Tome en 1975, Roberta Yasmin Catalano a vécu 15 ans au Maroc avant de retourner à Rome où elle a obtenu sa licence en littératures comparées à l’Université La Sapienza. D’origine italo-libanaise, elle a déjà effectué des recherches approfondies sur l’émigration italienne en Tunisie. Elle collabore avec plusieurs maisons d’éditions et elle a traduit des textes, publié des essais et récits dans de nombreuses revues littéraires.
Elle a remporté trois prix littéraires destinés aux jeunes écrivains.