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"Encore un peu de sueur et j'aurai pédalé suffisamment pour gagner un repas!", lance Rüdiger Spaetel, l'air amusé, en changeant le braquet de sa machine. L'homme d'affaires de Munich juge "très bonne" cette idée de proposer aux clients de l'hôtel de pédaler pour alimenter l'établissement en électricité verte, et de récompenser les efforts par une prime de 27 euros au restaurant.
M. Spaetel a enfourché le vélo "par curiosité" dès son arrivée au Crowne Plaza, le premier établissement hôtelier "100% vert" dans le monde et se dit "ravi" de cette expérience écolo. "Cela permet de contribuer sainement à réduire notre empreinte carbone", pense-t-il. Depuis le lancement le 19 avril de ce projet prévu pour durer un an, l'établissement a offert plus de 200 repas aux clients ayant produit au moins 10 watts d'électricité, "soit entre 8 et 12 minutes de pédalage", constate la responsable de la communication de l'établissement, Frederikke Toemmergaard. L'électricité produite par les clients cyclistes est stockée puis réintroduite dans l'alimentation de l'hôtel. Construit à quelques encablures du détroit de l'Oeresund, le Crowne Plaza dont la façade aux 1.500 panneaux solaires miroite à l'horizon est le premier hôtel "tout écolo" de la chaîne Intercontinental.
A l'intérieur de ce colosse de béton et d'acier qui domine la ville du haut de ses 86 mètres, "tout a été pensé selon des technologies respectueuses de l'environnement, sans sacrifier à la qualité, au confort et à la sensation d'être dans un quatre étoiles", selon Mme Toemmergaard.
Dans le sous-sol, un puits géothermique couvre les besoins en chauffage et climatisation, réduisant de près de 90% la facture énergétique. Et dans les 366 chambres, les articles de toilette sont en matière biodégradable, les robinets équipés d'économiseurs d'eau et les ampoules sont à basse consommation.
La moquette, les revêtements muraux, tout jusqu'aux pieds des meubles design est garanti sans produits chimiques et fabriqué à partir de matières recyclées. Les ordinateurs sont en aluminium et consomment peu d'électricité. Dans les cuisines, les aliments sont bios et les déchets broyés pour être amenés ensuite dans une installation de biogaz à l'ouest de Copenhague.
Mais la bataille a été "rude" pour mener à bien ce projet, confie la porte-parole. "Il fallait convaincre la chaîne hôtelière un peu sceptique que nous avions fait le bon choix".
Les propriétaires de l'hôtel, en franchise, ont tenu bon car Copenhague, "une des vitrines de l'environnement et de la qualité de vie dans le monde, qui veut être la première capitale mondiale +zéro émission+ de CO2 en 2025, se devait d'avoir un hôtel à son image", explique-t-elle.
Avec un coût de construction de 125 millions d'euros, l'hôtel, neutre en CO2, est 5% plus cher qu'un établissement traditionnel. "Mais dans 5-6 ans, nous aurons un retour sur investissement montrant qu'il est payant de faire des efforts pour l'environnement", affirme Mme Toemmergaard.
Oliver Tham, un chef d'entreprise indonésien, se dit "enchanté" d'être descendu à un hôtel qui contribue à "lutter contre le réchauffement climatique".
"J'aimerais bien importer ce concept en Indonésie", dit-il avant de donner quelques coups de pédale pour "participer à (sa) manière à polluer un peu moins Mère terre".