Arrêté mardi en flagrant délit à Hay Hassani
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Les peines les plus lourdes sont réservées aux exécuteurs, ceux qui «par aliment, breuvages, médicaments, manœuvres, violences ou par tout autre moyen» ont pratiqué ou tenté de pratiquer un avortement, encourent de un à cinq ans d’emprisonnement. Elles peuvent atteindre dix à vingt en cas de mort de la patiente.
Mais certains gynécologues le pratiquent chaque jour pour booster leurs affaires. Certains en font leur activité principale. Pour ce faire, ils recrutent des complices et des commerciaux parmi les réseaux de prostitution et dans les cafés. Concernant le gynécologue de Hay Hassani mis en cause, les enquêteurs ont certes mis la main sur son téléphone portable et sur son ordinateur, mais les registres de la clinique ne mentionnent aucune opération de ce genre.
Les éléments de la police judiciaire de Hay Hassani, en collaboration avec différents services de la lutte contre la criminalité à l’échelle nationale ainsi que la police scientifique, ont, néanmoins, pu dresser une liste initiale de ses clientes. Elles seront également jugées dans le cadre de ce dossier qui s’annonce déjà chaud. Plusieurs clientes ont été convoquées par la police tandis que d’autres sont activement recherchées.
L’accusé a fait l’objet d’une enquête minutieuse depuis plusieurs mois. Mais, les policiers n’ont jamais réussi à l’épingler en flagrant délit ou même prouver son implication dans de tels actes. Vigilant et rusé, il a toujours su s’en sortir. Surtout que les clientes, de peur d’être jugées pour le même délit, préfèrent garder le silence et ne rien divulguer aux policiers. Il a fallu que ces derniers attendent plusieurs semaines pour réussir leur coup après deux décentes à la clinique soldées par des échecs. C’est mardi dernier que ce médecin est tombé dans les filets des policiers. Une fois sur place, le tableau n’était pas beau à voir. Une mère dans un état critique, était allongée sur un lit. Une infirmière l’encourageait à se tenir debout afin de quitter immédiatement la clinique. Car comme le précisent des sources policières, les clientes de ce genre de médecins quittent les lieux du crime dans les minutes qui suivent l’avortement. Elles n’ont aucun droit à des soins ou à du repos.
La fouille effectuée par les policiers a donné ses fruits. Des taches de sang, des lambeaux de fœtus retrouvés dans un sac en plastique, l’état avancé de la mère affaiblie par une hémorragie… Désormais, ils ont eu de quoi faire pression sur le gynécologue afin qu’il passe aux aveux. Une fois au commissariat, il n’a pas tardé à tout déballer mais il a refusé, selon nos sources, de divulguer, en premier lieu, l’identité de ses complices et de ses clientes. C’est en suivant les traces de la mère retrouvée chez lui que les policiers ont pu mettre la main sur une complice. D’où l’ouverture de l’enquête sur plusieurs volets et sur différentes pistes. Plusieurs accusés sont recherchés dans cette affaire dont le cerveau est déféré aujourd’hui à la justice. La mère célibataire sauvée de justesse d’une mort certaine, ainsi que deux de ses amies vont être également traduites en justice.