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Ce film à faible budget qui représentera le Brésil aux Oscars, en février 2016, raconte la vie d’une domestique au service d’une riche famille de Sao Paulo et met à nu l’ambiguïté des rapports patron-employé, empreints d’interdits, bien enfouis sous une apparente bienveillance.
Sorti le 28 août dernier, alors que le Brésil, secoué par un scandale de corruption, subit un ralentissement économique et que le programme de gauche de la présidente Dilma Rousseff est mis à mal par des coupes dans les dépenses sociales, “A que horas ela volta ?” (titre en portugais) oblige la première économie d’Amérique latine à se regarder dans la glace.
Dans “Une seconde mère”, l’actrice Régina Casé incarne Val, une domestique du nord-est pauvre. Elle a dû y laisser sa fille en bas âge pour se mettre au service de la famille dont elle traite le fils comme si c’était le sien. Ses patrons lui disent qu’elle est “presque de la famille” mais la traitent en citoyenne de seconde classe.
Son existence est bousculée par l’arrivée de sa fille qui vient à Sao Paulo pour entrer à l’Université. Peu à peu, elle fera prendre conscience à sa mère de sa condition jusqu’à ce que cette dernière abandonne son emploi et commence à vivre sa propre vie.
La présidente du syndicat des domestiques de Rio de Janeiro, Carli Maria dos Santos, estime que ce film illustre une tendance réelle. “Il est très bon, surtout à la fin quand l’employée se libère et part. Les choses sont en train de changer”, déclare à l’AFP cette ancienne bonne de 62 ans.
Le Brésil, avec 204 millions d’habitants, compte plus de six millions de domestiques, la plupart employées de maison ou nounous, noires ou métisses. Elles font tellement partie du tissu social que les architectes prévoient une chambre et une salle de bains pour elles dans les appartements de classe moyenne.
Ces emplois peuvent être l’occasion d’échapper à la pauvreté dans les endroits reculés de la 7ème économie de la planète mais cette industrie du service domestique renforce aussi le racisme et autres héritages de l’esclavage aboli très tard au Brésil, en 1888.