Un couple de policiers français poignardé à mort par un homme se revendiquant de Daech

Fiché pour radicalisation, Larossi Abballa avait été condamné pour participation à une filière jihadiste entre la France et le Pakistan


Mercredi 15 Juin 2016

Un couple de policiers français poignardé à mort par un homme se revendiquant de Daech
Une revendication du groupe Etat islamique, un passé dans une filière jihadiste: les enquêteurs français remontaient mardi la piste terroriste au lendemain du meurtre d'un policier et de sa compagne près de Paris par un homme fiché pour radicalisation.
Le président François Hollande a dénoncé "un acte incontestablement terroriste", à l'issue d'une réunion d'urgence à l'Elysée avec le Premier ministre Manuel Valls, les ministres de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et de la Justice Jean-Jacques Urvoas.
"La France est confrontée à une menace terroriste de très grande importance" contre laquelle "nous avons mobilisé des moyens très importants", a ajouté M. Hollande.
Moins de deux jours après la tuerie d'Orlando (Etats-Unis) qui a fait 49 morts et 53 blessés dans un club gay, également revendiquée par l'EI, cette agression meurtrière intervient en plein Euro de football et sept mois après les attentats de novembre à Paris.
Le meurtrier, abattu dans une opération des policiers d'élite du Raid, était un homme de 25 ans, Larossi Abballa, condamné en 2013 pour participation à une filière jihadiste entre la France et le Pakistan, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
L'homme, originaire de Mantes-la-Jolie, à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Paris, avait été jugé avec sept autres prévenus et condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes". Cette filière souhaitait favoriser le recrutement en France, la formation physique et idéologique et l'envoi au Pakistan de jeunes volontaires pour le jihad armé.
Fiché pour radicalisation, il était également impliqué dans une enquête récente sur une filière jihadiste syrienne, a-t-on appris mardi de sources proches de l'enquête.
Lundi vers 19H00 GMT, il a tué à coups de couteau un policier habillé en civil, avant de se retrancher au domicile de sa victime dans un quartier pavillonnaire de Magnanville, en région parisienne, et d'être abattu lors d'un assaut du Raid.
Dans la maison, les policiers ont découvert le corps sans vie de sa compagne "avec une plaie au cou" et retrouvé le fils du couple, âgé de trois ans, "choqué et indemne". Quelques heures après l'attaque, l'agence Amaq liée au groupe jihadiste a affirmé qu'un "combattant de l'Etat islamique" (EI) avait tué le couple près de Paris, selon le centre américain de surveillance de sites jihadistes SITE.
Selon des sources policières, l'homme "s'est revendiqué du groupe jihadiste" durant les négociations avec le Raid. Des témoins ont rapporté aux enquêteurs qu'il aurait crié "Allah akbar" en attaquant le policier.
Le parquet antiterroriste s'est saisi lundi soir de l'enquête, et des perquisitions ont commencé tôt mardi matin.
Le policier tué était un commandant de police de 42 ans, en poste aux Mureaux, à 40 kilomètres à l'ouest de Paris. Sa compagne était secrétaire administrative au commissariat de Mantes-la-Jolie.
Bernard Cazeneuve a rencontré mardi matin les collègues "traumatisés" des victimes et a promis de "mettre hors d'état de nuire d'éventuels complices".
Au commissariat des Mureaux, qui compte 150 fonctionnaires, le choc était visible. Des policiers s'y sont réunis dès cette nuit. "C'est comme dans une famille, tout le monde se retrouve, tout le monde a besoin de se retrouver ensemble", a expliqué à l'AFP sur place une source du ministère de l'Intérieur.
Depuis les attentats parisiens du 13 novembre, qui ont fait 130 morts, la France vit dans un climat de menace terroriste et d'importants dispositifs de sécurité militaire et policier ont été mis en place.
Le 24 novembre 2015, le service de presse de l'Etat islamique dans la province d'Al-Raqqa avait diffusé une vidéo, dans laquelle des combattants francophones de l'EI menaçaient les Français de nouvelles attaques contre leurs "maisons".


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