-
Le mythe de l'autodétermination Tel que démonté par Abderrahmane El Youssoufi et Omar Benjelloun
-
Conseil mondial de l’Internationale socialiste à Rabat : L’USFP architecte d’une diplomatie d’influence éclairée
-
Le Grand Mufti d’Al-Qods salue le soutien du Maroc, sous le leadership de SM le Roi, au peuple palestinien
-
Clôture de la 10e Session ordinaire du CTS justice de l'UA
-
Maroc-Etats-Unis: Une année foisonnante d’un partenariat stratégique prometteur
A la réunion de la majorité, le 26 avril dernier, le Premier secrétaire de l’USFP l’a affirmé haut et fort. « Nous n’avons pas de crise politique ou institutionnelle au Maroc. Par contre, il y a une crise des mœurs politiques. Nous avons un problème de moralisation de la vie politique ». Il faut donner de la crédibilité au discours politique et aux partis politiques, explique ce leader pour qui il n’y a pas de démocratie véritable sans partis crédibles. « La confiance est un capital précieux en politique » a ainsi soutenu Abdelouahad Radi.
Gros plan sur les pratiques parlementaires, ses dysfonctionnements, ses lacunes. A la tête de la Chambre des députés, A. Radi scrute de plus près encore le malaise de la députation telle qu’actuellement pratiquée.
Alors, le président de la Chambre des députés ne s’encombre pas de circonlocutions : il faut du professionnalisme et pas de l’amateurisme au Parlement. La lutte contre l’absentéisme, la réforme du contrôle à travers les questions orales et écrites, l’harmonisation des règlements intérieurs des deux cChambres sont désormais les priorités de Radi depuis qu’il s’est installé au perchoir.
Et quand l’UGTM s’en mêle…
Depuis de (trop) nombreux mois, la scène politique multiplie les signes extérieurs d’une crise qui ne dit pas son nom. L’absence d’homogénéité d’une majorité qui est loin de parler d’une même voix, conjuguée aux attaques répétées d’un parti de l’opposition, le Parti Authenticité et Modernité, contre l’Istiqlal, la famille politique du chef de l’Exécutif, laissent un goût amer aux militants. L’aile syndicale du parti fondé par Allal Al Fassi s’est mêlée à ce désordre politique. En demandant purement et simplement la dissolution du PAM, Hamid Chabat, le patron de l’UGTM (une centrale syndicale qui menace par ailleurs d’une grève générale), monte un peu plus la pression sur fond de populisme et de démagogie. Résultat, le malaise s’est installé, avec ses gros sabots laissant planer mille doutes sur l’avenir politique… de la majorité gouvernementale.
Les observateurs de la chose politique en veulent pour preuve le nouveau ton du Rassemblement national des indépendants, un parti pourtant de la majorité.
En changeant de leader, le Rassemblement national des indépendants a changé de discours. Le ton est plus offensif, presque va-t-en-guerre. A la réunion de la majorité le nouveau patron de cette formation politique en a fait la cinglante démonstration… sous le regard médusé du premier ministre et chef de la majorité, Abbas El Fassi. « Cette réunion de la majorité intervient après nombre de changements qu’ont connus la sphère politique et la majorité. Le RNI, allié de l’Union constitutionnelle, est aujourd’hui la première force au Parlement. Même si nous ne sommes pas d’accord sur la place que nous occupons au sein de la majorité malgré notre poids, nous savons faire preuve de responsabilité et nous savons respecter nos engagements », dira d’emblée Mezouar. « Nous sommes les premiers et nous devrions occuper plus de place », martèlera-t-il encore et encore devant un Abbas El Fassi impassible.
Le successeur de Mustapha Mansouri ira jusqu’à enfourcher le cheval d’une majorité malade d’elle-même pour prévenir le premier ministre. « Une mauvaise surprise peut venir des rangs de la majorité ou hors de la majorité ». La deuxième moitié du mandat du gouvernement Abbas El Fassi est-elle condamnée à être tumultueuse ? En tout cas, la petite phrase signée Mezouar le laisse lourdement entendre.
L’échec de l’élite politique, selon Khalid Naciri
Le paysage politique a besoin de clarté. Le secrétaire général du PPS Ismaïl Alaoui parle avec une colère contenue de ces turbulences que traverse l’échiquier politique. Il promène un regard désabusé sur cette nouvelle et étrange opposition qui affirme porter le projet royal de modernité et de démocratie. « Nous ne faisons pas autre chose en tant que majorité », a fait remarquer au cours de la réunion de la majorité le leader des anciens communistes.
Même son de cloche du côté de Khalid Naciri, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement qui s’exprimait mercredi soir, sur les ondes de la chaîne inter. « Nous sommes en train de vivre avec douleur trois échecs : l’échec de l’élite politique, l’échec de la société civile, l’échec de la presse », a martelé ce ministre qui ne parle pas la langue de bois.
Un constat d’échec qu’ils sont de plus en plus nombreux à partager. La crise des mœurs politiques et l’abstentionnisme de citoyens qui choisissent de s’exprimer en boudant les urnes signifient-ils au final la condamnation à mort de la pratique politique ? Le leader usfpéiste reste pourtant confiant en appelant à un meilleur climat politique et social. « Pour ce faire, il faut créer un meilleur climat politique et social. Le climat positif aide à réussir et les institutions que sont le gouvernement et le Parlement qui sont à même de créer un tel climat », a fait savoir A. Radi depuis la tribune de la réunion de la majorité avant de lancer un appel aux réformes politiques. « Nous devons procéder à la réforme du code électoral pour lutter valablement contre l’utilisation de l’argent et à celle de la loi sur les partis pour que soit interdit le nomadisme. Et nous devons commencer dès cette année».