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Le fil conducteur de ce roman fort joliment écrit, n’est autre que la vie de cette fillette qui, jusqu’à l’âge adulte, ne sera jamais découragée et qui résistera vaille que vaille aux chocs psychologiques et physiques, sachant capter l’attention de dames compassionnelles, tenant tête même aux mâles qui voulaient la suborner et qui a finalement réussi à bâtir une vie de rechange acceptable et décente. Bref, il s’agit d’une saga de la société marocaine des premiers temps de la colonisation faite de confidences en demi-teinte et de drames humains ressassés dans une sorte de catharsis inachevée dont on ne peut sortir indemne, tellement le cours des évènements nous renvoie une image de nous-mêmes si réaliste qu’elle ne peut que nous éclairer sur ces réminiscences des temps jadis qui continuent à gouverner nos actes sans que l’on n’y prenne garde.
«La résiliente» est donc un récit qui, par éclairs, renvoie à un passé sublimé par d’aucuns et honni par d’autres, mais qui retrouve toujours, comme un médium, le chemin de la vie, brassant au passage les secrets d’un écrit qui mêle les mots aux émotions pour décrire l’esclavage. Pas l’esclavage tel qu’on le conçoit mais un esclavage local, pratiqué par les Marocains sur leurs coreligionnaires.
Ces tableaux de vie, dialogués comme au théâtre, débouchent sur un champ d’expression où souvent le pathétique et le désespoir lézardent le cours de la vie.
Izza, c’est la Cosette de Victor Hugo avec, en sus, des émotions pleines d’intensité qui soutiennent tout le temps une vie brisée, dévastée, préservant, malgré tout, son élan vital dans un Maroc tellement pluriel que le Protectorat français a vite fait de qualifier d’Empire. Et l’espoir qui clôt le tableau qu’Atika Benzidane a dépeint avec des mots simples, mais justes dans un style à la fois alerte, fluide et si agréablement rythmé n’est ni un achèvement ni même cette plénitude grâce à laquelle la fertilité féminine donne son véritable sens à la vie telle qu’elle est communément admise au sein de nos familles traditionnelles.
Bref, «La résiliente» est un roman si agréable à lire qu’on ne peut le lâcher des mains avant d’avoir atteint le point final.
*«La résiliente-Destin d’une fille de l’Atlas» - Atika Benzidane – Ed. L’Harmattan
l'administration, est également auteur d'un recueil de poèmes en arabe intitulé: "Le silence de la nuit a une saveur", paru en 2000
à Rabat aux éditions Diwan.