Déjà, vendredi, trois enfants --dont deux jouaient au football-- avaient été tués et neuf blessés dans cette ville, la troisième du Yémen assiégée par ces rebelles pro-iraniens.
Lundi soir, le bombardement a visé Al-Jamaliya, l'un des plus vieux quartiers de Taëz situé à l'est de la ville, a précisé à l'AFP un responsable local.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait vivement réagi au premier bombardement qui avait tué trois enfants.
"Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur le nombre croissant de civils blessés ou tués à la suite d'attaques indiscriminées", avait déclaré le CICR dans un communiqué publié dimanche.
De son côté, l'organisation Human Rights Watch (HRW) a rappelé lundi que Taëz payait un "lourd tribut" dans ce conflit, marqué par "de nombreux crimes de guerre" présumés, qui sont commis alors que "le monde reste largement silencieux".
HRW a déploré que le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, réuni à Genève, ne soit pas tombé d'accord jusqu'ici pour l'ouverture d'une enquête internationale indépendante sur les violations des lois de la guerre au Yémen.
Le conflit oppose depuis trois ans des rebelles Houthis, alliés à l'ex-président Ali Abdallah Saleh et qui contrôlent principalement le nord du Yémen, à des forces progouvernementales, aidées notamment par l'Arabie saoudite et qui se sont regroupées dans le sud.
Depuis mars 2015, le conflit a fait quelque 8.400 morts et 48.000 blessés, dont de nombreux civils, et provoqué une grave crise humanitaire.
Outre les forces Houthis-Saleh, la coalition sous commandement saoudien s'est rendue responsable de nombreuses violations avec au moins 33 enfants tués lors de six raids aériens ces trois derniers mois, selon HRW.
Par ailleurs, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré lundi être prête à lancer une "campagne" de vaccination contre le choléra au Yémen, où l'épidémie a fait 2.090 morts.
"On est en négociation avec eux (les responsables yéménites, ndlr) pour essayer de les convaincre", a déclaré le Dr Dominique Legros, chargé de la lutte contre le choléra au département pour les pandémies et les épidémies à l'OMS.
"L'idée, c'est de démarrer sur une campagne relativement modeste, voir comment cela fonctionne, voir les résultats, pour ensuite aller sur des campagnes beaucoup plus grandes", a-t-il ajouté, au cours d'une conférence de presse à Genève.
Il y a quelques mois, les Yéménites ont fait une demande à l'OMS concernant l'envoi de vaccins. "Les vaccins (un million de doses) ont été expédiés en juin", mais "finalement, ils ont changé d'avis, donc on a réalloué des doses au Soudan du Sud et Somalie", a expliqué le Dr Legros.
Il a également relevé que le scepticisme des autorités yéménites vis-à-vis du vaccin anticholérique, qui s'administre oralement, n'était pas rare.