Les dangers de l'inconstance. La Roma n'arrive pas à enchaîner les victoires, hormis celles contre l'Inter et Cluj. A chaque fois qu'elle semble en voie de guérir, elle replonge.
Après avoir dominé le Genoa samedi (2-1), elle a rechuté contre Bâle, qui n'est pas une terreur de la Ligue des champions. "Ce n'est pas ce qu'on avait montré samedi, peste l'entraîneur Claudio Ranieri. J'ai demandé aux joueurs comment avaient-ils pu jouer ainsi après le match contre le Genoa." "C'est une honte, lance le buteur Marco Borriello, et une défaite qui va nous coûter cher." Ranieri a-t-il perdu la main? L'entraîneur n'arrive pas à installer une forme de continuité dans le jeu ni dans les résultats. Avec trois victoires, deux nuls et six défaites toutes compétitions confondues, le bilan est largement déficitaire. "Je crois que l'équipe est encore derrière moi, répond Ranieri, sinon elle n'aurait pas fait cette seconde période. Mais le foot est comme ça, quand l'équipe perd, le public demande la tête de l'entraîneur." La paranoïa, mauvais signe Face aux difficultés, la Louve utilise les armes des clubs aux abois: le +silenzio stampa+ et une forme de démagogie. Les joueurs ne parlent plus à la presse depuis trois semaines, et seule l'intransigeante UEFA a pu forcer la main aux Romains pour qu'ils respectent les règles médiatiques de la C1.
Ce climat un peu paranoïaque ne semble pas produire de bénéfices.
Dans la difficulté, Ranieri ou l'attaquant Francesco Totti agitent aussi leur amour pour la Roma, usant de formules de tribun vibrantes mais sans effet visible: "J'aime la Roma et je suis vraiment +Romanista+" (Ranieri), etc.
Les absences, les errances. Les giallorossi ont quelques circonstances atténuantes. Contre Bâle, il manquait encore le précieux Daniele De Rossi, enfant du club et chouchou du public (derrière Totti), Mirko Vucinic et Jérémie Ménez, sur lequel Ranieri compte pour sa capacité à faire passer rapidement l'équipe de la phase défensive à la phase offensive.
Et s'il a encore réussi une subtile déviation dans les pieds de Borriello, Totti n'est pas au meilleur de sa forme. Il n'a plus marqué depuis le mois de mai, et quelques éclairs dans un match ne suffisent pas à compenser une certaine lenteur.
Les raisons d'espérer. Comme le disait avec humour Gian Piero Gasperini, l'entraîneur du Genoa, "la Roma n'est pas en crise, elle n'est qu'à 6 points de l'Inter Milan", et elle est encore en course pour les 8e de finale de la C1, à égalité avec Cluj et Bâle (3 points).
Et elle s'accroche à la remontée fantastique de l'an dernier où, 14e après la 12e journée, elle était venue mourir à deux longueurs de l'Inter champion.
Une remontée réussie avec le même effectif, et le même entraîneur. La Roma rêve de refaire le coup.