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Ainsi, entre l’école laïque qui lui inculque le darwinisme et son milieu familial qui lui professe les préceptes de l’Islam, s’achève le malheur d’un jeune homme entre le marteau et l’enclume. Pour les Maghrébins il est d’ailleurs Français, or pour les Français il est plutôt Maghrébin. Se sentir rejeté par les deux camps, il apprend à vivre avec…
Un tel malaise n’est pas sans conséquences. D’ailleurs, 80% des mariages mixtes (entre Français d’origine maghrébine et les Maghrébins du bled) environ sont voués à l’échec. Les filles nées ou grandies en France sont les plus exposées à cette situation notamment sous le diktat de leurs parents. Pourtant, et en attendant longtemps le prince charmant, elles cèdent enfin à un âge avancé soit en épousant un sans-papiers, soit en débarquant au bled afin d’y chercher un mari. L’essentiel, c’est d’être comme les autres même si les sentiments ne font pas bon ménage. C’est ce qui fait que certaines le regrettent tôt ou tard, mais comme dit William Shakespeare : « Déplorer un malheur qui est passé, qui s’en est allé, est le plus sûr moyen de s’attirer un nouveau malheur », et de conduire donc au divorce, source d’autres calamités (mal-être des enfants, délinquance précoce, toxicomanie…).
Ceci étant, les émeutes des banlieues françaises de l’automne 2005 ont fait ressusciter cette crise d’identité. Les jeunes des banlieues et en ayant le sentiment d’être pris pour des citoyens de second degré, s’étaient engagés dans des actes de vandalisme. Ce qui a donné lieu à 3000 interpellations, 10000 incendies de véhicules et des atteintes aux bâtiments publics.
Bien plus, la majorité des détenus dans les prisons françaises sont d’origine arabe. A qui donc incombe la faute ?
Certes, les parents se situent au premier rang des responsables de la dérive de leurs enfants. Or, on se demande comment un père analphabète et parlant mal le français pourrait s’en sortir avec ses enfants scolarisés. D’ailleurs, si elle est menée à bien, la double culture n’est jamais un poids mais une richesse. Elle est même une source de bonheur quand on arrive à comprendre l’une et l’autre cultures dont on est issu. Si les jeunes d’une double culture subissent le racisme et la discrimination, c’est qu’ils n’ont pas encore appris à penser par eux-mêmes, à s’imposer en tant que force intellectuelle et dynamique constructive, voire à concentrer leurs volontés sur leurs propres individualités afin d’être influents dans leur société et dans la vie professionnelle. Cependant, le tableau n’est pas sombre. L’avenir est porteur d’espoir pour la communauté maghrébine en France. Les jeunes parents plus éclairés et plus communicatifs que leurs ancêtres sont bien conscients de la situation de leurs enfants. Ces derniers, et en s’inspirant de leurs expériences, pourraient forger un parcours propre et solide, c’est en quelque sorte un tremplin vers un avenir prometteur.
Ainsi, la future jeunesse aurait un autre regard totalement différent de celle d’aujourd’hui sur elle-même, les choses, et la vie en société.