Les talibans ont démenti être derrière cet attentat qui a visé un convoi de "Soutien résolu", la mission de l'OTAN dans le pays, mais les forces étrangères de l'Alliance atlantique et leurs homologues afghans constituent les cibles de prédilection des insurgés islamistes dans ce conflit qui dure depuis la chute de leur régime en 2001.
Par ces attaques, ils démontrent qu'ils sont capables de déjouer l'appareil sécuritaire au coeur de la capitale afghane, malgré la crise qui secoue leur direction depuis la désignation fin juillet de leur nouveau leader, le contesté mollah Akhtar Mansour.
La déflagration, entendue à plusieurs kilomètres à la ronde, s'est produite à l’heure de sortie des bureaux, dans le quartier résidentiel de Macroyan, à proximité d'un hôpital, a indiqué à l'AFP Fraïdoun Obaïdi, chef de la police judiciaire de Kaboul.
Le porte-parole du ministère afghan de la Santé, Wahidullah Mayar, a assuré que 12 personnes avaient été tuées et plus de 60 autres blessées. Sayed Kabir Amiri, le directeur des hôpitaux publics afghans, a confirmé ce bilan.
Quelque 13.000 soldats de l'Otan et plusieurs milliers de sous-traitants civils sont encore déployés en Afghanistan dans le cadre de "Soutien résolu", une mission de conseil et de formation de leurs homologues afghans et sont les cibles de prédilection des rebelles talibans.
Mais les civils payent le prix fort dans le conflit afghan, qui dure depuis plus de 13 ans. Dans la première moitié de cette année, les violences contre les civils ont atteint un record avec 1.592 morts et 3.329 blessés, selon la mission de l'ONU en Afghanistan (Unama).
Cette explosion survient deux semaines après une série de quatre attentats qui avaient ensanglanté la capitale afghane et fait près de 60 morts. Trois d'entre eux ont été revendiqués par les rebelles talibans, dont l'offensive estivale est particulièrement meurtrière cette année malgré les remous engendrés par la désignation d'un nouveau chef, le mollah Akhtar Mansour, successeur de leur défunt leader historique, le mollah Omar. Les observateurs estiment que ces attaques sont destinées à démontrer que le mollah Mansour compte poursuivre le jihad dans les pas de son prédécesseur et convaincre les talibans les plus sceptiques.
Et, depuis, les pourparlers de paix entre Kaboul et les talibans, dont un premier round avait eu lieu au Pakistan début juillet, sont en suspens malgré une rencontre afghano-pakistanaise sur le sujet il y a une dizaine de jours.