Un Tunisien serait à l’origine de l’attentat de Berlin

Les enquêteurs s'activent tous azimuts pour tenter de retrouver l'assaillant


Jeudi 22 Décembre 2016

La police allemande est à la recherche d'un Tunisien dont un document d'identité a été retrouvé dans le camion qui a foncé sur un marché de Noël lundi soir à Berlin, affirment deux journaux allemands mercredi.
Selon des informations du quotidien Bild et de la Allgemeine Zeitung de Mayence, l'homme est connu sous trois identités et trois âges différents. Selon le site de l'hebdomadaire der Spiegel il est originaire de Tataouine (sud).
Les enquêteurs ont retrouvé ce document d'identité sous le siège du conducteur dans la cabine du poids-lourd qui a délibérément foncé sur des chalets en bois d'un marché de Noël très fréquenté, tuant 12 personnes. L'attentat a été revendiqué par les jihadistes du groupe Etat islamique.
Cet homme est connu des services de police pour des coups et blessures mais il a disparu avant d'être jugé, il est en outre considéré comme dangereux car lié à "un grand réseau islamiste", selon Bild.
L'assaillant a pris la fuite. Un Pakistanais, arrêté peu après sur un lieu proche de l'attentat, a été finalement relâché mardi soir.
Le papier d'identité retrouvé dans le camion est un document remis à un migrant dont la demande d'asile a été rejetée sans pour autant qu'il puisse être expulsé.
Il a été émis par les autorités locales de Kleve, une ville de Rhénanie du Nord-Westphalie, située à la frontière avec les Pays-Bas, selon le quotidien régional de Mayence.
La Tunisie est l'un des plus gros fournisseurs de combattants étrangers aux mouvements jihadistes, quelque 5.500 Tunisiens sont partis ainsi combattre en Syrie, en Irak ou en Libye.
C'était aussi un ressortissant tunisien qui avait précipité un camion dans la foule à Nice le 14 juillet dernier, faisant 86 morts. Là aussi l'attentat avait été revendiqué par le groupe EI.
Survenu lundi soir dans un lieu très touristique de Berlin, cet attentat a fait, selon le dernier bilan, douze morts et 48 blessés. Il a été revendiqué mardi soir par le groupe jihadiste.
Les enquêteurs s'activent tous azimuts pour tenter de retrouver l'assaillant qui au volant d'un semi-remorque a foncé sur les petits chalets en bois d'un marché de Noël, semant la terreur.
Un homme longtemps présenté comme suspect par les autorités, un demandeur d'asile pakistanais interpellé peu après les faits, a été relâché mardi soir et mis hors de cause.
Le président d'un des principaux syndicats de policiers (BDK), André Schulz, a néanmoins évoqué de "bonnes pistes" et de "très nombreux éléments" dans l'enquête pour retrouver l'auteur du carnage.
"Je suis assez optimiste quant au fait que nous pourrons peut-être demain (mercredi) ou très prochainement présenter un nouveau suspect", a-t-il dit mardi soir sur la chaîne ZDF.
Se voulant lui aussi rassurant face à une population inquiète, le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a également affirmé que la police n'avait pas les "mains vides" dans cette enquête.
La police a indiqué examiner plus de 500 indices, parmi lesquels des traces ADN retrouvées dans le camion, des images de vidéo-surveillance et des témoignages divers.
En outre, "tous les hommes disponibles sont dehors" pour retrouver l'auteur de l'attentat, a confié un enquêteur au quotidien Bild.
Le chauffeur routier polonais en titre du camion, retrouvé mort dans la cabine et à qui l'assaillant a apparemment volé le véhicule, a probablement cherché à éviter un carnage encore pire en tentant en vain de s'emparer du volant du semi-remorque, selon des médias allemands.
L'autopsie a en tous cas montré que ce Polonais de 37 ans, abattu par balles dans la cabine, était encore vivant au moment où son véhicule a été projeté sur le marché, selon Bild, citant des sources proches de l'enquête.
Le corps de cet homme de 120 kg portait des traces de lutte et des coups de couteau.
Son employeur, Ariel Zurawski, a dû reconnaître le corps à partir d'une photo du cadavre: "On y voyait des traces de coups, il était évident qu'il s'était battu. Son visage était ensanglanté, tuméfié. Il y avait une blessure à l'arme blanche", a-t-il raconté.
L'attaque a été très vite qualifiée de "terroriste" par la chancelière Angela Merkel. De son côté, le parquet anti-terroriste a jugé que la cible et le mode opératoire semblaient signer un acte jihadiste : les circonstances rappellent en effet l'attaque, portant la marque du groupe EI, au camion-bélier le 14 juillet à Nice en France (86 morts).
Les mesures de sécurité ont été renforcées à Berlin et un débat s'est engagé dans le pays sur la nécessité de protéger les places publiques par des bornes en béton ou d'autoriser l'armée à patrouiller comme cela se fait dans d'autres pays.
Parallèlement, la pression politique s'est encore accrue sur Angela Merkel, qui concentre depuis des mois les critiques pour sa politique migratoire jugée trop généreuse.
Les populistes de droite ont renouvelé leur offensive contre la chancelière, l'accusant, à moins d'un an des législatives, d'avoir mis le pays en danger avec sa politique d'accueil généreuse des réfugiés. Ils ont prévu de manifester en fin de journée devant la chancellerie allemande.
"Ce sont les morts de Merkel !" a tonné Marcus Pretzell, l'un des responsables du parti de droite populiste Alternative pour l'Allemagne (AfD).
Le carnage s'est déroulé au pied de l'église du Souvenir, l'un des symboles de la capitale allemande.
Six morts sont allemands, selon la police. Les identifications des autres victimes se poursuivent. Sur les 48 blessés, 14 étaient mardi soir entre la vie et la mort, selon le ministère de l'Intérieur.
L'utilisation de véhicules, notamment de camions, pour foncer dans des foules de "mécréants" est préconisée par des jihadistes de l'EI. L'Allemagne avait été jusqu'ici épargnée par les attaques d'ampleur, mais plusieurs attentats ont été commis par des personnes isolées.


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