"C'est un miracle", a dit Darin, 53 ans, lors d'une conférence de presse dans un hôtel de la capitale argentine, aux côtés du premier rôle féminin et véritable révélation du film, Soledad Villamil, 40 ans.
"Le succès revient d'abord aux gens. C'est eux qui ont dit : ce film aura l'Oscar", a ajouté Ricardo Darin en référence aux 2,5 millions de spectateurs qui ont plébiscité le film depuis sa sortie en Argentine. L'acteur argentin le plus courtisé du moment a estimé que ce n'était pas un hasard si ce nouvel Oscar argentin se penchait sur les mêmes années noires que le premier, "L'Histoire Officielle" de Luis Puenzo (1985).
"Nous parlons encore des mêmes choses car ce sont les mêmes choses qui nous tracassent depuis longtemps et dont nous ne trouvons pas l'issue", a-t-il dit, en référence à la violence des années 70. "Nous sommes comme figés dans cette période-là", a-t-il ajouté.
Pour Soledad Villamil aussi, les Argentins, comme les personnages de "Dans ses yeux", "sont piégés par leur passé". "Tant qu'ils n'auront pas fait ce chemin, ils ne pourront pas résoudre ce problème", a-t-elle dit.
Le polar de l'Argentin Juan José Campanella revient sur la soif de justice ressentie par de nombreux Argentins, plus d'un quart de siècle après la fin de la dictature (1976-1983).
L'Argentine se débat encore avec les procès de ses tortionnaires, même si depuis l'accession au pouvoir de Nestor Kirchner (2003-2007) et l'annulation des lois d'amnistie, les autorités souhaitent qu'ils soient rapidement condamnés.